L'Algérie sera membre de l'Union internationale des magistrats (UIM) à partir de septembre 2007, après délibération de cette instance en Norvège. C'est ce qu'a déclaré, hier, en substance le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aïdouni, qui animait une conférence-débat au forum d'El Moudjahid autour des conclusions sur lesquelles a débouché le séminaire international organisé, à Alger la semaine dernière, sur la déontologie et la responsabilité des magistrats. « Le dossier d'adhésion de l'Algérie à l'UIM a été favorablement apprécié », selon M. Aïdouni. Il explique que le thème de la déontologie constitue un sujet d'actualité d'intérêt mondial. En Algérie, ajoute-t-il, la réflexion sur la charte d'éthique a commencé en 1998 avant qu'elle ne soit élaborée en 2003 avec la collaboration d'experts américains en la matière, puis adoptée par le Conseil supérieur de la magistrature en 2006. Le colloque international a réuni quelque 42 pays dont des participants venus des Etats-Unis, de France, d'Italie et plusieurs magistrats africains en sus de 160 juges algériens. Parmi les recommandations finales, il ressort la nécessité d'élaborer un code de déontologie universel basé sur la neutralité, la probité et la loyauté du juge en dépit des particularités de chaque pays. M. Aïdouni a indiqué que le SNM a participé, durant ce séminaire, à plusieurs rencontres bilatérales avec des juges français, tunisiens, marocains ainsi qu'avec le représentant de l'UIM. Interpellé, lors des débats, sur les conditions dans lesquelles exerce le juge algérien, le président du SNM a concédé que plusieurs magistrats subissent une pression professionnelle dans le traitement des affaires, et ce, dans les grandes cours, comme celles d'Alger, d'Oran, de Annaba et de Constantine… « La première cause de cette contrainte réside dans le grand déficit dans l'effectif des juges dont le nombre ne dépasse pas les 3000 au niveau national », a expliqué M. Aïdouni. Il s'est montré, cependant, satisfait des conditions socioprofessionnelles des juges. « La situation est mieux qu'avant », résume-t-il, révélant que le salaire des juges est « acceptable », en plus de la prise en charge par l'Etat du loyer au profit des juges et du logement de fonction. Enfin, M. Aïdouni a expliqué que le traitement du dossier des prisonniers algériens à Guantanamo n'est pas du ressort des magistrats algériens, mais plutôt de l'instance que préside Farouk Ksentini.