Le syndicat demande l'interdiction du port d'arme à toute personne pénétrant dans l'enceinte des tribunaux. Les magistrats algériens se plaignent de l'absence de sécurité lors de l'exercice de leurs fonctions. La problématique se pose avec acuité après l'incident qui s'est produit, mardi dernier, au niveau du tribunal de Béjaïa. Un policier en civil, qui assistait au procès de son frère, a pris en otage, pendant plus d'une heure, le procureur général-adjoint, le menaçant avec son arme. Le fait n'a pas été sans susciter le courroux du Syndicat national des magistrats (SNM). «Il est désormais indispensable de renforcer la sécurité des magistrats. Personne n'a le droit de pénétrer avec des armes dans l'enceinte des tribunaux», a déclaré jeudi, Djamel Aïdouni, président du SNM, lors de la 2e session du conseil national de ce syndicat. La revendication est d'autant plus urgente qu'un «incident similaire s'est déjà produit», rappelle M.Aïdouni. Il faut dire que les éléments de la police algérienne ont besoin d'un encadrement psychologique rigoureux. Cette procédure est inévitable notamment pour les policiers ayant subi des traumatismes lors de la tragédie nationale qu'a vécue l'Algérie. Notons en ce sens que les agents de police ont été à l'avant-garde de la lutte antiterroriste durant ladite période. Les traumatismes psychologiques, on ne peut plus graves, qu'ils ont subis lors de l'exercice de leur fonction, refont surface actuellement. D'où la nécessité absolue de les prendre en charge, sans quoi, «le retour du refoulé» pourra avoir des répercussions dramatiques aussi bien sur la société que sur l'individu ayant subi le traumatisme psychologique. Et le cas de ce policier ayant menacé le procureur général adjoint de la cour de Béjaïa pourrait figurer parmi ces traumatismes. Loin de cet incident qui en a affecté plus d'un, le président du Syndicat national des magistrats a dénoncé les agissements de certains inspecteurs de la chancellerie, qui «relèvent tout simplement de pratiques policières». Des comportements que les magistrats n'ont de cesse de pointer du doigt, estimant que cela constitue des bâtons dans les roues de la justice algérienne. Alors que ces agents «doivent, de par leur mission, consolider la justice et non pas lui nuire», soulignent les magistrats ayant participé à la réunion du SNM. Ces derniers ne manquent pas de préciser que de pareilles conduites limitent la liberté du magistrat dans l'exercice de ses fonctions. C'est, en effet, un autre élément qui ressurgit après que le problème des rémunérations ait été réglé, puisque ce corps a eu droit, récemment, à une augmentation des salaires conséquente allant jusqu'à 250.000 dinars par mois, soit 25 millions de centimes. Par ailleurs, le président du Syndicat national des magistrats a annoncé que l'Algérie abritera, le 21 juin 2009, la réunion du groupe africain de l'Union internationale des magistrats (UIM). Djamel Aïdouni a indiqué que la réunion du conseil national qui s'est tenue jeudi et à laquelle ont pris part des représentants du syndicat au niveau national, a été consacrée aux préparatifs de cette rencontre de l'UIM. Laquelle rencontre, rappelle-t-on, a été décidée après approbation de l'Union internationale des magistrats lors de sa dernière réunion tenue au Maroc. Le président du syndicat a affirmé que l'Algérie, qui a adhéré officiellement en septembre dernier à l'UIM, «mettra tout en oeuvre pour garantir la réussite de cette rencontre».