Tôt le matin, la population de la ville de Sidi Moussa, à une vingtaine de kilomètres à l'est d'Alger, afflue sur la place du centre de la cité, datant de plus d'un demi-siècle, pour prendre un café et acheter dans des kiosques jouxtant l'unique fleuriste les titres de la presse. Tous, jeunes et retraités de la Fonction publique, accordent un intérêt aux résultats des diverses compétitions de football. Au café El Marhaba (Le bon accueil), un groupe d'adultes partage avec certains adolescents, une sereine conversation sur le sort du projet d'une maison de jeunes dont on a parlé les trois mois passés. L'administration locale, dont les responsables sont réticents ces jours-ci, ne manifeste aucun enthousiasme à avancer des explications. Quoiqu'un brin d'espoir soit apparu depuis que l'accélération des travaux de réalisation du complexe sportif a permis son avancée à plus de 40%. C'est dire que « le secteur de la jeunesse et des sports est le point de mire », lance un cadre technique. Toutefois, « la plupart des projets proposés à la tutelle restent encore au stade de l'étude », ajoutera-t-il. Les chômeurs se regroupent généralement au niveau des trois cybercafés ouverts en 2003. Faute de bibliothèque communale, certains étudiants sont contraints de quitter Sidi Moussa pour rejoindre la Bibliothèque nationale du Hamma ou celle de la Faculté centrale d'Alger pour consulter les ouvrages nécessaires à la réalisation de leur mémoire de fin d'études, surtout dans les filières des sciences humaines. Quant aux stagiaires en médecine, dont la plupart sont des filles, ils tirent profit de la documentation offerte notamment par les médecins internes de l'hôpital Zmirli, structure de santé la plus proche de leur lieu de résidence. Appréciant le calme de la ville, plusieurs familles sédentaires préfèrent rester et s'octroient une sortie en fin de semaine qui les conduit généralement à la plage de Bordj El Kiffan, à moins de 20 km. Aussi, les vieillards trouvent agréable de se mettre à l'ombre des arbres dans les vieux quartiers de la ville. Pour les autorités locales, il n'est pas question, à l'heure actuelle, de parler d'infrastructures touristiques. L'eau et l'électricité ne sont pas suffisamment disponibles, ne serait-ce que pour les habitants de la verdoyante ville de Sidi Moussa. L'incarcération du P/APC et son remplacement par un administrateur ont exacerbé une situation déjà peu reluisante de la commune, fragilisée par des années d'insécurité.