Le nouveau préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Michel Sapin, estime que les critiques contre le projet de la grande mosquée défendu par la ville de Marseille avaient « des relents racistes ». Paris. De notre bureau Le conseil municipal de Marseille a approuvé le nouveau projet de « grande mosquée » de la ville sur un terrain appartenant à la commune. Un premier projet avait déjà été voté en juillet 2006, mais annulé en avril dernier par le tribunal administratif de Marseille, saisi par les trois partis d'extrême droite. Le tribunal administratif avait estimé que les conseillers municipaux avaient été insuffisamment informés du projet et que le loyer demandé à l'association gérant la mosquée était une subvention déguisée contraire à la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat. La nouvelle résolution prévoit un bail emphytéotique de 50 ans contre 99 auparavant et un loyer annuel de 24 000 euros contre 300 euros dans la première mouture. Les élus de l'extrême droite entendent engager un recours contre ce nouveau projet. Le nouveau préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Michel Sapin, estime que les critiques contre le projet de la grande mosquée défendu par la ville de Marseille avaient « des relents racistes ». « Il est scandaleux de ne pas vouloir accepter que les pratiquants d'un culte aussi important que l'Islam puissent pratiquer dans des conditions de dignité. Il n'y a rien de honteux à ce que la collectivité s'engage à aider la communauté pour la construction de cet édifice », note le préfet. Marseille dont un quart de la population est musulmane — pratiquante ou non — compte 62 lieux de culte d'une capacité d'environ 13 140 places, souvent insuffisantes pour accueillir l'ensemble des fidèles. Ce projet prévoit la création d'un lieu de culte musulman avec un minaret de 25 m ainsi qu'un espace commercial et culturel dans les quartiers nord de la ville pour un chantier de 8,6 millions d'euros. Le maire de Marseille s'est dit prêt à défendre ce projet en allant au Conseil d'Etat s'il le faut. La résistance vient aussi de certaines associations musulmanes qui réclament des mosquées de quartier et non une « mosquée cathédrale ».