Echange Un accord d'amitié et de coopération lie désormais, la Ville d'Alger et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est devant un parterre de personnalités politiques, diplomatiques et administratives, que le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Michel Vauzelle, et le wali d'Alger Addou Mohamed Kebir ont signé, hier, au siège de la wilaya, cet accord d'amitié. Un accord qui intervient dans un climat politique flou, suscité par la récente loi sur le rôle positif de la colonisation, adopté par le Parlement français. Interrogé justement à propos de l'inauguration prochaine d'un monument à la gloire de l'OAS, M. Vauzelle, a répondu : «Tout ce qui est monument dédié à l'OAS, tout ce qui est relecture du colonialisme me paraît inopportun, même critiquable.» Cet accord est-il un prélude à d'autres ou simplement un acte de circonstance ? En tout cas, les deux responsables ont voulu démontrer leur bonne volonté de travailler ensemble pour «l'intérêt commun». M. Vauzelle qualifie, en outre, l?accord de «début d'une grande aventure» en souhaitant un «respect mutuel» un «intérêt partagé» et la réciprocité entre les deux régions. «Le contexte actuel permet d'intensifier nos échanges et de leur donner un nouvel élan» estime-t-il. Quel est l'objectif fixé pour cet accord ? «Il s'agit de développer les échanges économiques entre nos deux régions», de favoriser les échanges universitaires, d'étudiants, de jeunes, de lycéens, de «donner une impulsion à nos échanges culturels pour défendre ensemble notre identité méditerranéenne» face aux conséquences néfastes d'une mondialisation uniformisatrice, souligne le premier responsable de la région PACA. S'adressant aux présents, M. Vauzelle déclare : «Nous avons ensemble, avec le wali d'Alger, recensé plusieurs domaines spécifiques où notre coopération pourrait connaître des développements concrets et rapides.» Il citera la formation professionnelle, notamment dans les métiers du patrimoine, l'environnement, la gestion des déchets, la protection des zones humides, la gestion du littoral, notamment le projet de réhabilitation de la baie d'Alger. Pragmatique, le wali d'Alger, explique sa démarche : «Nous devons choisir deux, voire trois projets, examiner leur faisabilité, et commencer le travail.». Ainsi, «nous verrons plus clairement les résultats». Une démarche, approuvée dans l'entourage de la délégation française. Gérard Bodiner conseiller politique de M. Vauzelle, souligne que «la coopération se construit petit à petit à travers des projets concrets. J'approuve la démarche de M. le wali». Et de préciser : «Nous installerons prochainement un comité mixte qui ciblera les projets à réaliser et leur suivi.» M. Vauzelle précisera que ce comité sera lancé au plus tard «l'automne prochain», et qu'il sera «constitué majoritairement de la société civile» qui sera grandement impliquée dans cette démarche. Une société civile que le président a eu l'occasion d'écouter en fin de matinée au siège du CPVA, lors d'une rencontre organisée à cet effet. «C'est elle qui portera les relations entre les deux pays», souligne M. Vauzelle.