LES REACTIONS aux mesures de restriction des importations déci- dées fin juillet dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 persistent encore. Une délégation extraordinaire d'élus de la région Provence- Alpes-Côte d'Azur sera reçue très prochainement par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, selon le service de presse du conseil régional. "Nous aurons ainsi l'occasion de présenter au Premier ministre algérien nos pro- jets pour encourager les échanges entre l'Algérie et Marseille dans un intérêt partagé et notamment le pro- jet d'une Maison de Marseille- Provence", a déclaré Michel Vauzelle, président la Région Paca initiateur de la démarche. Les chefs d'entreprise ont également prévu de faire le déplacement en délégation du 22 au 24 novembre pour rencon- trer les principaux décideurs publics et privés et faire des propo- sitions, confirme de son côté le Medef 13 (Mouvement des entre- prises de France). L'Algérie est, en effet, le 2e client du port de Marseille-Fos et le 1er des Bassins Est. Les expéditions vers l'Algérie (100 000 Tpar mois) représentent près de 10% du trafic global de marchandises diverses du port et ce volume est estimé à 40% dans les bassins Est. Le chiffre d'affaires de certaines sociétés de la région dépendrait à 75% des exportations en direction de l'Algérie. En 2008, les échanges entre le port de Marseille-Fos et l'Algérie avaient progressé de 8% pour totaliser 8,7 millions de tonnes. Cette bonne évolution du trafic a été considéra- blement ralentie par les mesures arrêtées fin juillet dans le cadre de la LFC 2009, notamment le paie- ment par le seul crédit documen- taire (Credoc) à la place de la remise documentaire (Remdoc) qui permettait aux importateurs des facilités de trésorerie. La taxation à hauteur de 3% des services achetés à l'international ainsi que l'interdiction totale d'importer des engins de tra- vaux publics d'occasion ont égale- ment contribué au ralentissement du trafic.? L'Union maritime et fluviale Marseille-Fos (UMF) évalue à envi- ron 40% la baisse du trafic en direc- tion de l'Algérie depuis l' application des mesures en question. Selon les opérateurs, outre les manutention- naires, sont également pénalisés par cette situation les consignataires et transitaires marseillais, sans comp- ter le tissu de PME dont l'activité est directement dépendante des impor- tations algériennes. L'instauration du crédit documen- taire (Credoc) qui est systématique pour toute importation d'un mon- tant supérieur à 100 000 dinars (environ 1 000 €) a été critiquée par les entreprises, tant en Algérie que dans les pays exportateurs, notam- ment en France, en raison de sa lourdeur administrative, des délais supplémentaires qu'il induit et de coûts. Sa mise en place dès le 4 aoû 2009 a eu pour effet de diminuer considérablement le volume des importations, mais le système se régule peu à peu. Nassima Bensalem