Dans sa récente diffusion sur internet, où il prétend « rétablir certaines vérités sur treize mois à la tête du gouvernement », Monsieur Abdesselam fait très souvent référence au HCE, à moi-même et surtout au général Touati. Loin de moi l'idée de me lancer dans une controverse stérile, je me dois d'y apporter quelques mises au point et souligner quelques contrevérités. A cette époque, le général Touati était conseiller du ministre de la Défense nationale pour les questions politiques et sécuritaires. Il était à ce titre membre d'un groupe de réflexion et de proposition chargé de préparer pour le chef du gouvernement les évaluations au plan de la sécurité. Il siégeait au Palais du gouvernement lorsqu'il s'agissait de traiter de ces questions. Dans son ouvrage, Monsieur Abdesselam adresse la presque totalité de ses griefs au général Touati. J'ai réfléchi avant de rédiger cette mise au point, sachant celui-ci est capable de répliquer personnellement. Mais je ne pouvais me résoudre à supporter que certains faits – entre autres la fin de mission du chef du gouvernement – soient imputés à autrui, alors que je connais les tenants et aboutissants de cette affaire somme toute fort simple et qui ne méritait pas une telle ampleur.D'autre part, je me sens personnellement interpellé par les graves critiques adressées au HCE dont je faisais partie. La décision du Haut Comité d'Etat, qui s'est finalement résigné à choisir la voie du rééchelonnement, m'incombe autant qu'à mes collègues, nos décisions collégiales étant toujours prises par consensus après avis de chacun d'entre nous. J'avais auparavant écrit qu'en 1991, nous « débarquions en politique ». Le bateau « Algérie » partait à la dérive. Nous avions le devoir, nous tous qui étions aux commandes – chefs du gouvernement, ministres, cadres de l'Etat, ainsi que les patriotes de toute tendance –, de nous mobiliser avec la détermination de le mener à bon port. Cet intérêt supérieur de la nation, qui a fait qu'à cette étape déterminante nos parcours militaires et civils se sont croisés pour mener une action, en fin de compte salvatrice, même si des insuffisances en ont marqué le cours.Au même moment, ma position de ministre de la Défense nationale devait m'imposer d'énormes responsabilités. Les événements successifs allaient faire de l'ANP l'arbitre de la situation. L'APPEL DU DEVOIR J'eus conscience qu'en qualité de chef de cette armée, le pouvoir qui allait m'échoir et que je n'avais ni prévu ni souhaité, je me devais de l'assumer pour éviter au pays de connaître les affres assaillant certains pays et qui indubitablement auraient entraîné la dislocation de la nation. L'économie était moribonde, minée par les germes destructeurs des options des décennies 1960 et 1970. Elle était ravagée par une gestion incompétente, aggravée par la baisse simultanée du dollar et du prix du pétrole. Le service de la dette extérieure absorbait 70% des recettes du pays et avait contraint l'Algérie à réduire de façon drastique ses importations. Cet état de délabrement de notre économie eut pour effet de ralentir davantage l'appareil économique, d'augmenter le nombre de chômeurs et de porter le désarroi à son comble, surtout celui de la jeunesse. Pendant les treize mois de son gouvernement, j'eus rarement à rencontrer Monsieur Abdesselam, considérant que chacun de son côté avait fort à faire. Du mien, les tâches du Haut Comité d'Etat, celles du ministère de la Défense et la sécurité du pays remplissaient pleinement mes journées et une bonne partie de mes nuits. En tête à tête, nous nous sommes rencontrés seulement à trois reprises, la première se déroula effectivement à « Dar El Afia », mais sans le président du Haut Comité, comme l'avance si Abdesselam. J'étais chargé par ce même comité de lui proposer le poste de chef du gouvernement. Ce que je fis. Il avait en effet émis le souhait de voir les membres du Haut Comité se maintenir à ce poste au-delà de ce qui restait du mandant du président Chadli Bendjedid et exprimé aussi l'éventualité d'un état d'exception de cinq années. A un moment précis de la discussion, alors que je lui faisais remarquer que le monde avait changé, je compris qu'il avait accepté notre proposition lorsqu'il s'engagea par ces mots : « Dans tous les cas de figure, je m'adapterai. » Après quoi, le HCE informé par mes soins, la décision de lui confier les fonctions de chef du gouvernement fut prise. Tout au long de cette discussion, je n'ai à aucun moment parlé au nom de l'armée, je l'avais fait au nom du HCE qui m'avait investi de la mission.La seconde entrevue en tête à tête le fut sous forme de visite qu'il me rendit à mon bureau au ministère de la Défense nationale. La troisième et dernière rencontre en tête à tête toujours, c'est lorsque j'ai eu à intercéder en faveur d'un directeur de journal incarcéré pour un motif discutable. Les autres rencontres le furent en présence des membres du Haut Comité d'Etat et où il était souvent question de problèmes économiques et financiers. Nous étions tous très inquiets de la situation que traversait notre économie. Je me souviens que nous empruntions pour rembourser les services de la dette que nous devions honorer chaque trimestre. L'ARGENT DES EPARGNANTS Les emprunts à court terme étaient monnaie courante car il fallait faire face aux besoins quotidiens de la population en produits de première nécessité. Nos réserves financières oscillaient entre six cents millions et neuf cents millions de dollars. Selon Abdelmajid Bouzidi (notre conseiller économique), les sommes en question provenaient des épargnants algériens. Le milliard de dollars de plus que le chef du gouvernement dit avoir laissé dans les caisses, représentait en réalité des dettes non honorées à échéance selon des procédés techniques que seuls les financiers connaissent. Ils évitaient ainsi la déclaration d'insolvabilité. Alors que nous nous trouvions donc en cessation de paiements imminente, le HCE désigna son président et moi-même pour rencontrer le chef du gouvernement aux fins de dégager, avec lui, d'éventuelles solutions susceptibles d'atténuer les contraintes de tous les jours et convenions d'un déjeuner débat au domicile de Monsieur Ali Kafi. Avant cette réunion, nous n'avions à aucun moment envisagé son départ du gouvernement. Les questions que nous allions lui poser étaient celles que nous nous posions tous les jours. Elles étaient très simples : « Quand et comment allez-vous procéder pour sortir le pays de cette tourmente ? De combien pouvez-vous disposer d'argent pour cela ? » Questions qui résumaient à elles seules le désarroi qui était le nôtre. A ces questions, il répondait invariablement : « Je ne suis pas un économiste, j'ai demandé un état d'exception de cinq années pour mener à bien mon programme, je dispose de quelques pistes (françaises, voire italiennes ou autres), mais je ne sais pas quand celles-ci pourraient aboutir ! » La première journée se termina ainsi sans parvenir à un quelconque résultat. J'ai pris alors la parole en fin de séance et à titre de conclusion, je lui demande de désigner en premier lieu un ministre de l'Economie puisqu'il répétait sans cesse qu'il n'en était pas un, et en second lieu, d'organiser un séminaire réunissant les meilleurs de nos économistes. Il acquiesça à ces deux propositions et nous nous donnons rendez-vous le lendemain matin au même endroit. La deuxième journée de travail, non seulement elle n'apporta rien de nouveau, mais nous sommes sidérés de l'entendre dire qu'il se ravisait pour la désignation d'un ministre de l'Economie au motif que ceci aurait une signification politique. Par contre, il était d'accord pour tenir le séminaire ! Sur ce, nous levons la séance pour nous en remettre au Haut Comité d'Etat. Seul avec Monsieur Ali Kafi, j'eus nettement l'impression qu'il n'y avait pas de progrès à espérer de la démarche de M. Abdesselam. J'ai avancé l'idée de son départ. Elle fut soumise au HCE qui l'entérina à l'unanimité. Ce n'était ni par calculs politiques ni par des intrigues ni par des manœuvres que nous nous sommes séparés du chef du gouvernement. Nous nous revoyons au même endroit. Le président du Haut Comité d'Etat, Monsieur Ali Kafi, trouva les mots pour lui notifier notre décision. Cela se fit dans une ambiance empreinte de respect mutuel et de dignité. Quant à la question du rééchelonnement, je me souviens de l'audience accordée par le président du HCE au gouverneur de la Banque d'Algérie à laquelle j'ai été conviée par Monsieur Ali Kafi. Sa démarche avait pour objet de nous dissuader d'aller au rééchelonnement de la dette. Nous lui répondîmes que le séminaire prévu à cet effet avait toute compétence pour se prononcer. Je me demande encore s'il s'était présenté pour ses idées ou celles des autres. Le séminaire tenu, la décision d'aller au rééchelonnement fut prise conformément à ses recommandations. J'ai écrit un jour que les militaires que nous étions furent alléchés par une formule spectaculaire : « l'économie de guerre ». Nous fîmes appel à l'auteur du concept, en espérant qu'il saurait en faire une application efficace, au moins pour réduire la dette qui accablait le pays. Cet ex-grand commis de l'Etat, brave homme au demeurant et patriote sans doute, montra à l'usage que sa formule recouvrait beaucoup de bonne volonté et de sincérité, mais rien de plus. Le nouveau gouvernement présidé par Monsieur Réda Malek, pour éviter un effondrement total du pays, se tourna vers les organismes financiers étrangers (FMI et Banque mondiale)… C'est ainsi que peut se résumer la situation du pays en cette fin d'année 1993. Grâce à cette mesure et surtout à la reprise du prix du baril que notre pays serait à l'abri – espérons-le pour longtemps.Le HCE, dont j'étais membre, avait fait le serment de gérer le pays uniquement pendant la période qui correspondait à ce qui restait du mandat du président démissionnaire. Il n'était nullement question de prolonger les pouvoirs de cette instance. Encore moins de donner carte blanche à qui que ce soit d'autant que nous n'avions les uns et les autres aucun mandat électif pour cela. Beaucoup de déçus de l'ère actuelle auraient préféré le contraire. C'eut été un parjure impardonnable devant Dieu et devant les hommes, nous qui avions fait le sermon sur le Saint Coran de ne servir que pendant la période qui restait du mandat du président démissionnaire. LE DEPART DU GOUVERNEMENT BELAID ABDESSELAM En formulant ses innombrables critiques de l'action du HCE, dont le général Touati aurait été on ne sait pourquoi le responsable, Monsieur Abdesselam attribue satisfecit d'un côté et blâme de l'autre. Selon son « rapport d'accusation », le HCE serait allé d'échec en échec, alors que moi-même et dans une moindre mesure Ali Kafi, nous trouvons grâce à ses yeux. Je n'ai pas l'habitude de fuir mes responsabilités. J'étais membre de ce HCE où, après la mort du regretté Boudiaf, je fus amené – il faut le reconnaître – à jouer un rôle important. Comme je l'ai dit, même si, par les graves menaces de déstabilisation qui pesaient sur nous et la nécessité de privilégier la lutte contre le terrorisme, le représentant de l'armée jouissait d'une audience certaine, les décisions étaient néanmoins prises en commun après libre discussion. Pourquoi dès lors ces condamnations sélectives ? L'ex-chef du gouvernement écrit (je cite p. 114) : « J'étais conscient que les choix que j'avais inscrits dans le programme de mon gouvernement n'avaient été acceptés que du bout des lèvres par beaucoup de ceux qui avaient à les approuver. » Il ajoute : « Ce programme traduisait les prouesses de la Révolution du 1er Novembre 54 et de tout le mouvement nationaliste et populaire qui avait inspiré, préparé et déclenché cette révolution. » Comme ces choix s'inscrivaient, affirme-t-il, en droite ligne des options du mouvement nationaliste du PPA-MTLD, de celles du FLN, de la charte de Tripoli et de la charte d'Alger de 1976, ceux qui ne les approuvaient pas étaient les laïco-assimilationnistes, sous-entendu des antinationalistes, pour ne pas dire des traîtres aux idéaux de la Révolution. Comme, après une expérience malheureuse de treize mois, nous n'avions pas approuvé ses choix, on voit bien dans quelle catégorie Monsieur Abdesselam situe les membres du HCE. Cet amalgame hâtif absolument diffamatoire pour tous les patriotes qui ne suivent pas de telles allégations, ne convainc personne. Il a certes le droit de se croire le nationaliste authentique, pur et dur. Il n'a pas le droit de préjuger et encore moins de mépriser les combattants de la cause nationale qui osent le contredire. D'ailleurs, dit-il, les attaques contre la politique de son gouvernement ne sont menées que par la cohorte formée « des communistes repentis depuis le renversement de situation intervenu à Moscou et des berbéro-séparatistes » (p. 164). Je ne me permettrai d'apprécier le passé d'aucun militant qui a participé à la lutte, militaire ou politique, pour l'indépendance du pays. Mais interrogeons l'histoire récente. Sans avoir moi-même vécu les événements préparatoires de la Révolution, il me paraît présomptueux pour Monsieur Abdesselam de prétendre que le MTLD, dont il était l'un des dirigeants, avait « inspiré, préparé et déclenché cette Révolution », comme il l'affirme, alors qu'il est désormais établi que ni la fraction « messaliste » du MTLD ni celle du « comité central » cantonné dans sa réserve, n'avaient à l'époque, préparé ou déclenché la Révolution. LES CHOIX DU HCE D'autre part, avant de dénigrer le HCE, n'oublions pas que son premier président fut l'initiateur de cette Révolution et le second l'un des premiers à rejoindre le maquis. Par ailleurs, prétendre que « l'hostilité sournoise de la présidence du HCE » (p. 120) avait précipité sa chute, est un non-sens. Si « hostilité » il y avait, pourquoi la manifester « sournoisement » dès lors que le HCE, qui avait pleine compétence pour le nommer, avait la même compétence pour mettre fin ouvertement à sa mission sans recourir à quelque manœuvre que ce soit. Sur un autre plan, soutenir que l'appel au FMI conduit à « décréter, délibérément, de dévaloriser la signature de notre Etat » (p. 163) laisse entendre que notre ex-chef du gouvernement était le défenseur unique de la fierté nationale, puisque ceux qui, comme nous avions en définitive opté pour le rééchelonnement de la dette menèrent « délibérément » le pays dans la voie de l'indignité. Comme il est établi, qu'à son départ, nous disposions de réserves en devises, à peine suffisantes pour assurer deux mois d'importation de produits alimentaires, on se demande alors si son obstination n'allait pas provoquer des « émeutes de la faim » qui ont secoué tant de pays.A propos du Code des Investissements de 1993 sur lequel se penche le HCE, notre désaccord porte non pas sur la nécessité de poursuivre la corruption et le blanchiment d'argent, mais sur le moyen le plus efficace d'inviter les étrangers à investir et les nationaux à rapatrier les capitaux qui avaient fui le pays. Ces capitaux, quelle qu'en soit l'origine, avions-nous intérêt à les voir réinvestis dans notre économie nationale (à défaut de quoi les étrangers hésitaient à répondre à nos appels) ou fructifier dans le pays d'accueil comme la Suisse, le Luxembourg ou les Bahamas ? Alors que nous sommes demandeurs d'investissements, faut-il pour des raisons morales – au demeurant fort louables – tarir les sources de capitaux susceptibles de s'investir chez nous ? Il n'y eut pas d'autre raison qui justifia le rejet de contrôle d'origine des fonds apportés, ajoutée par Abdesselam au projet de code que le HCE avait approuvé. Toute autre supputation sur l'intérêt des « gros importateurs connus sur la place commerciale algérienne pour les juteuses opérations qu'ils avaient réalisées » (p. 173) est inopérante et n'a aucun sens économique. Les fonds de ces importateurs, placés à l'étranger, nous échappaient de toute façon, allions-nous les menacer encore, à tel point que cette fuite le soit sans retour et que ces capitaux soient définitivement perdus pour l'Algérie ? Dans sa critique méprisante, notre censeur se fait une piètre opinion du HCE tant sa critique en est méprisante, ce même organe dont il a accepté une investiture légale ainsi que sa destitution. Il affirme (p. 208) : « Ainsi, au sein de l'instance qui exerçait, de manière collective, la magistrature suprême de l'Etat et concentrait entre ses mains tous les pouvoirs législatifs et exécutifs définis par la Constitution, on se proposait de faire le bilan d'une année d'action gouvernementale et de fixer l'avenir du pays en une période cruciale de son histoire comme entre amis, on décide brusquement, au détour d'une promenade ou d'une séance de jeux quelconque, d'aller prendre un pot autour de la table d'un café ou de déjeuner sur le pouce, tout en devisant des affaires du pays. » Voilà donc cette équipe d'amateurs incapables, désinvoltes, insignifiants, qui tout de même se sont investis pour éviter au pays de sombrer dans les ténèbres d'une théocratie des âges révolus et préserver vaille que vaille les institutions du pays. Mais au constat de l'incapacité, de la désinvolture, de l'insignifiance des hommes qui l'ont désigné comme chef du gouvernement que n'a-t-il démissionné aussitôt ? Comment, lorsque l'on se drape de la dignité d'un « révolutionnaire authentique », d'un « nationaliste intransigeant », accepter une mission confiée par de tels « incapables » ? Mais surtout, pourquoi avoir courageusement attendu treize ans pour les dénoncer à l'opinion publique que l'on prétend « éclairer » ? Quant à la suspension du processus électoral, notre censeur accuse ceux qui la décidèrent de « putschistes », emboîtant allégrement le pas aux gens du FIS et autres intégristes. Pour lui, « la démission » provoquée du président Chadli avait procuré un alibi, bien peu convainquant d'ailleurs, pour couvrir le coup de force par lequel a été opéré le changement intervenu dans les institutions du pays en janvier 1992 (p. 271). Si le pouvoir issu des événements de janvier 1992 n'est que le produit d'un coup d'Etat, donc illégitime, pourquoi alors accepter d'être investi par des « usurpateurs » et de se prétendre soi-même indemne de toute impureté ? Accepter de servir les auteurs d'un coup de force, c'est s'en rendre complice. Mais trêve de polémique.Résumons-nous. Le HCE, dont je faisais partie, je le répète, a œuvré dans la transparence absolue en publiant chaque semaine un communiqué synthétisant ses activités. Il n'a eu aucune ambition, refusant d'entendre le chant des sirènes qui l'imploraient de poursuivre sa mission au-delà du délai de deux ans fixé par la proclamation du 14 janvier 1994, que nous avions déclaré respecter par serment prêté sur le Saint Coran. Pour éviter toute ambiguïté sur leur engagement, les membres du HCE ont solennellement déclaré qu'ils ne brigueraient aucun mandat à l'issue de leur mission. Promesse tenue. Quoi dire en définitive ? Que Dieu apporte la sérénité aux cœurs tourmentés et inspire plus de sagesse à Monsieur Abdesselam à qui préserverait sa pudeur, en s'abstenant de lancer dans les médias internationaux des affirmations nuisibles à l'image du pays. En ce domaine plus que dans d'autres, rappelons que le silence est d'or. Alger, le 31 juillet 2007. Le général à la retraite Khaled Nezzar