Une centaine d'anciens militants du Front des forces socialistes (FFS), ayant participé à l'insurrection de 1963, a été rassemblée avant-hier après-midi par la direction nationale du parti à Draâ Ben Khedda, à 10 km à l'ouest de Tizi Ouzou. Tizi Ouzou. De notre bureau La rencontre s'est déroulée en présence du nouveau secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, et de quelques cadres du parti. M. Tabbou a expliqué que cette réunion est organisée dans le cadre de la préparation du 4e congrès du parti qui se tiendra entre le 5 et le 7 septembre prochain à Zéralda, dans la wilaya de Tipaza. Hocine Aït Ahmed devrait assister à ce congrès que M. Tabbou qualifie « d'événement politique important qui nous permettra de réajuster nos instances, coordonner nos actions futures et réglementer le fonctionnement de notre parti ». Alors que la plupart des participants ont quitté, mécontents, la salle de réunion avant même la fin des travaux, dénonçant l'oubli dont ils font objet depuis des années, 34 d'entre eux ont accepté de s'inscrire sur la liste des prochains congressistes. « Les responsables de notre parti ne se rappellent de nous qu'à l'occasion d'un rendez-vous électoral ou à l'approche du congrès », a dénoncé un militant, se tenant péniblement sur ses béquilles. M. Tabbou estime, quant à lui, que le prochain congrès sera la meilleure occasion pour discuter de toutes les questions qui préoccupent les militants. Ses propos ne semblent toutefois pas rassurer les anciens de 1963 qui ont rappelé « la violence avec laquelle nous avons été empêchés de tenir notre réunion au siège national ». Ces vieux combattants de la révolution algérienne et de l'insurrection du FFS, au lendemain de l'indépendance du pays, ont accusé les membres de l'ancienne direction du FFS, menée par Ali Laskri, de mener le parti à la dérive. L'ancien secrétaire national du FFS est en fait accusé d'être à l'origine de l'éclatement de la crise, dite des anciens de 1963. « Le refus de Ali Laskri de débattre des problèmes qui ont miné notre parti et des préoccupations de la base militante sont à l'origine de tous les problèmes que nous vivons aujourd'hui. Il nous a été interdit de parler de politique au moment où les conditions étaient propices », lance un autre militant. A ce propos, M. Tabbou a réaffirmé que le plus vieux parti d'opposition est toujours debout et qu'une décantation positive est en train d'être opérée au sein du FFS. « Nous avons traversé une zone de turbulences qui n'a pas réussi à faire perdre au FFS la boussole. Il est resté, au contraire, constant dans ses positions et ses choix politiques au moment où d'autres partis ont succombé aux appels des sirènes du pouvoir. Le FFS est l'un des rares partis qui ont eu l'intelligence de choisir le camp de la population lors des dernières élections législatives », déclare M. Tabbou. « Le FFS n'a pas de problèmes de ligne politique. Il y a eu plutôt une conjoncture locale et des déceptions personnelles. Notre parti n'est pas un commissariat de police et restera un espace de débat et d'ouverture envers la société civile, les syndicats autonomes et le mouvement associatif », note-t-il en évoquant les différentes crises que vit le parti ces derniers mois. Interrogé sur les dernières déclarations du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le secrétaire national du FFS a répondu que « Zerhouni a transformé l'Algérie en un immense commissariat ».