L'APC d'Akbil (60 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) a rendu, avant-hier, un hommage à tous les martyrs de 1963 au cours d'une rencontre tenue dans une grande salle de jeunes inaugurée récemment et ayant rassemblé plusieurs générations de militants du FFS (Front des forces socialistes). À cette occasion, la même salle a abrité une exposition de quelques photos représentant des documents historiques témoignant de l'engagement et du militantisme de ces hommes issus en majorité du mouvement national (PPA-MTLD) et de la Fédération de France du FLN, avant de rejoindre le FFS en 1963. “Il n'y a pas de révolution qui échoue hormis celles qu'on n'a pas commencée”, dira Dda Salah, un vieux militant qui lira un témoignage sur “les véritables circonstances de la répression ayant régné en 1963-65, lorsque le pouvoir de Ben Bella prônait l'amélioration du régime, alors que le pays allait tout droit vers la dérive”, explique l'orateur. Cette rencontre avec d'anciens et de jeunes militants du parti a permis également d'installer solennellement le conseil communal d'Akbil, après la projection par un représentant du bureau national du FFS d'un film documentaire montrant Hocine Aït Ahmed en compagnie du colonel Mohand Oulhadj en tenue de maquis. En outre, dans une brève allocution, le représentant des commissions nationales chargées des dossiers des “anciens de 1963”, a rendu un hommage à tous les militants de cette formation politique, avant de procéder à la remise des médailles d'honneur aux familles des victimes de 1963-1965. M. Bensisaïd, l'un des élus locaux, donnera ensuite la parole à plusieurs témoins de l'époque jusque-là oubliés par les autorités concernées. Une femme d'un martyr, gardant encore fraîchement des souvenirs, a exprimé sa “satisfaction pour cette première dans l'histoire”. “Nous n'avons pas besoin de richesse, même si Dieu sait comment étaient les difficultés pour nous en tant que veuves d'élever nos enfants dans la pire des précarités de l'époque. Quoique vivant sans toit digne de ce nom, mais le fait d'être reconnue en évoquant sans rougir le nom du “marhoum” devant tout le monde, me comble encore plus”, dira-t-elle. Avant de clore cette rencontre, il a été procédé à la remise de médailles symbolisant l'honneur et la gloire aux enfants et aux femmes de 10 martyrs de 1963 dans cette région. LIMARA B.