Le phénomène du vol de sable enregistre une régression « remarquable », selon un étude réalisée par la Gendarmerie nationale portant sur les cinq premiers mois de 2007. La baisse est à enregistrer en comparaison avec les cinq premiers mois de l'année 2006. Ce corps de sécurité passe ainsi à la loupe les 14 wilayas côtières, des zones guettées en permanence par les pilleurs de sable. La wilaya de Boumerdès, qui occupe « régulièrement » le haut du tableau, se voit relativement préservée pour l'année en cours. Avec 26 affaires traitées et 30 personnes arrêtés en 2007 par les brigades locales de la Gendarmerie nationale, Boumerdès « se porte nettement mieux » que les cinq premiers mois de l'année écoulée. En effet, cette wilaya, très convoitée par les trafiquants de sable, a été l'objet l'année dernière durant la même époque de pas moins de 46 affaires (47 personnes arrêtées) liées à ce fléau. Autre région où sévit le trafic, la wilaya de Jijel enregistre elle aussi une baisse « notable ». De 28 affaires en 2006, cette région vierge, heureusement préservée encore du béton, n'a connu que 8 agressions écologiques durant les cinq premiers de 2007. La wilaya d'Alger enregistre également une baisse puisque de 24 affaires traitées par la gendarmerie durant les cinq premiers mois de 2006, la wilaya enregistre 8 affaires pour la même époque en 2007. Il faut cependant noter que le trafic de sable est quasiment nul à Annaba, en ce sens que cette wilaya de l'extrême est n'enregistre qu'un cas en 2007 contre aucune affaire en 2006. « Les gens à Annaba vénèrent tellement la mer et son environnement qu'il est impensable, même pour les trafiquants de tous bords, de toucher au sable », relève un militant écologique. Durant la période janvier-mai 2006, 177 affaires ont été traitées par la Gendarmerie nationale, ayant conduit à l'arrestation de 216 personnes dont 148 ont été écrouées. Durant la même période de l'année 2007, la gendarmerie a traité 91 affaires et procédé à l'arrestation de 120 personnes dont 106 ont été écrouées. « Si on enregistre une baisse, c'est que nos éléments sont plus que jamais engagés dans la lutte », note une source autorisée du commandement de la Gendarmerie nationale. Un éminent scientifique algérien, chercheur en dynamique côtière et en environnement littoral et marin, Yacine Hemdane, avait souligné en 2004 qu'un littoral « non agressé peut faire face aux vagues destructrices et cela grâce à la dynamique naturelle du littoral et aussi grâce à son sable et dunes qui interviennent conjointement afin de réduire l'effet des vagues dévastatrices ». La contribution de l'expert, relayé par la presse au lendemain de la tempête du 13 novembre 2004, avait fait état de la destruction effrénée des dunes du littoral, « rendant topographiquement plusieurs points de la côte plus bas que le niveau de la mer et donc facilement inondables ». « Nous allons payer très cher le fait d'avoir donné la permission de détruire des zones vulnérables et le vol du sable du littoral, et cela malgré les lois arrêtées par le président de la République, notamment la loi 02-02, article 18, qui interdit formellement de toucher à la bande des 300 mètres longeant le littoral », avait averti le spécialiste.