Le regard vigilant, les éléments de la Gendarmerie nationale veillent à ce que rien ne leur échappe. Sécurité routière, lutte con-tre la contrebande, petite et grande criminalité. Ce sont là les principales missions assignées au corps des hommes verts, la Gendarmerie nationale. Souci majeur: assurer, d'une façon continuelle, la sécurité et aussi la quiétude du citoyen et la préservation de l'ensemble de ses biens. Dans le but d'apporter plus de clarté sur les différentes méthodes utilisées dans le travail et aussi, permettre une ouverture de l'institution à la société, le groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Bouira a organisé une sortie sur le terrain, avant-hier après-midi, à l'intention des représentants de la presse. La RN5, le tronçon de la mort En quittant le quartier général régional de la gendarmerie, le groupe s'est dirigé directement au carrefour de Djebbahia, situé le long de la RN5, juste à la sortie ouest de Aomar-Gare à 20 km à l'ouest du chef-lieu de Bouira. Ce carrefour est connu pour être le point noir de la RN5. Le barrage installé, le travail commence. «Notre tâche est de veiller à ce que le Code de la route soit respecté par tous les automobilistes. Et aussi de contrôler les marchandises et les véhicules, ainsi que les personnes suspectes», souligne le commandant chargé de cette opération. Les tâches sont réparties. Chaque agent prend place. Le regard vigilant, rien n'échappe aux agents. Tout est remarqué. Lorsqu'un automobiliste est sommé de serrer son véhicule à droite, les agents vérifient, dans un premier temps, la conformité des papiers. Histoire de s'assurer que le véhicule ne fait pas l'objet de vol ou de trafic. Alors que les éléments de la Gendarmerie procèdent au contrôle des papiers d'un automobiliste, un malin, n'ayant pas remarqué la présence du barrage, effectue un dépassement dangereux en «grillant» la ligne continue. Infraction. L'amende est irrévocable: 1500 DA. Ce genre de dépassement est à l'origine de la majorité des accidents de la circulation. Concernant la RN5, ce tronçon s'est fait une réputation d'être la route la plus meurtrière d'Algérie. Les statistiques établies par les services de la Gendarmerie nationale confortent cette thèse. Pour le premier semestre de l'année 2008, 258 accidents ont été enregistrés sur les routes de Bouira, dont une grande partie au niveau de la RN5 justement, faisant 45 morts et 494 blessés. Certes, le chiffre est en baisse par rapport à la même période de l'année précédente, mais la gravité de la situation reste énorme. Direction, l'autoroute Est-Ouest. Autres délits, autre lieu, autre mission: la lutte contre la «délinquance routière», comme préfère l'appeler le commandant qui nous accompagne. Un des véhicules de la gendarmerie faisant partie du convoi est équipé de Radar, un matériel d'une technologie de pointe. Entrée du grand viaduc de Oued Rekham, un panneau indique que la vitesse maximale autorisée est de 60km/h. Cependant, les «chauffards», font fi de la réglementation. Passage à vive allure, tels des bolides, à se croire dans une course de Formule1. En l'espace d'une vingtaine de minutes, cinq véhicules ont été interceptés pour excès de vitesse. Autre facteur d'accidents de circulation. Depuis le mois de janvier, les services de la gendarmerie ont procédé au retrait de 2043 permis de conduire. En perpétuelle hausse, les délits et infractions se comptent par dizaines de milliers. Sept émigrés clandestins arrêtés Un autre volet de la mission des hommes verts est la lutte contre la criminalité et la contrebande. Le phénomène est bien réel. Durant le premier semestre de l'année 2008, les brigades spécialisées ont procédé à l'arrestation de 257 personnes impliquées dans différentes affaires. L'émigration clandestine représente aussi un phénomène auquel font face les éléments de la gendarmerie de Bouira, où sept ressortissants de nationalités différentes ont été arrêtés depuis le début de l'année. Il s'agit de deux Marocains, deux Syriens, un Malien, un Nigérien et un Béninois. Ils étaient en situation irrégulière sur le sol algérien. Face aux dangers qui guettent la société, le corps de la Gendarmerie nationale mène une guerre ouverte contre les fléaux évoqués ci-dessus.