Le prix de la pomme de terre n'est pas près de connaître une baisse dans les prochaines semaines. Les déclarations de Mustapha Achour, président de la Commission des commerçants des fruits et légumes, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ne prête pas à l'optimisme. « Il n'y a pas de production. Nous avons épuisé tous les stocks et il ne reste qu'une petite quantité à Aïn Bessam (Bouira) qui ne pourra jamais faire face aux besoins de toutes les wilayas », a-t-il indiqué. Il ne reste, selon lui, pas grand-chose de la récolte effectuée en juin dernier et qui d'habitude couvre les besoins de la population jusqu'à l'arrivée de l'arrière-saison. Le problème de la semence se pose avec acuité, selon Mustapha Achour. L'approvisionnement en semence de pomme de terre de saison qui est entièrement importée de l'étranger a été déficitaire à hauteur de 25% et cela s'est répercuté sur la production, a-t-il précisé. M. Achour a voulu ainsi mettre les points sur les « i » en signifiant que les commerçants souvent mis à l'index dans ce genre de situation ne sont pour rien dans la hausse vertigineuse du prix de la pomme de terre qui a atteint les 70 dinars le kilogramme dans le marché de détail. Il a néanmoins reconnu que le circuit de commercialisation recèle des dysfonctionnements qui contribuent également à la surenchère des produits agricoles. « Il y a trop d'intermédiaires dans le marché informel qui font de la spéculation et augmentent les prix », a-t-il accusé. Le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah, a appelé de son côté les commerçants à consentir des efforts dans le sens de la baisse des prix des produits de large consommation pendant le mois de Ramadhan. Il a suggéré de réduire la marge bénéficiaire afin de rendre ces produits accessibles au commun des consommateurs. Une campagne de sensibilisation sera organisée sur le terrain auprès des concernés dans les marchés de gros et de détail. Il a également appelé au respect de la chaîne de froid à l'origine de bien des intoxications chez les consommateurs. Salah Souilah a affirmé dans le même sillage que son organisation n'a pas l'intention d'appeler les boulangers à un mouvement de grève. « Tant qu'il y a un dialogue entre nous et le gouvernement, nous ne ferons pas grève. Ce n'est qu'au moment de l'intervention de ce dialogue qu'on prendra les mesures qui s'imposent », a-t-il dit tout en rappelant que le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, avait déclaré récemment lors d'une conférence de presse que des séances de travail seront tenues avec les boulangers. Le secrétaire général de l'UGCAA a tenu aussi à se défendre contre les accusations lancées contre lui par des dissidents de l'organisation. Il a invité ceux qui l'ont accusé de détournement de donner des preuves. L'UGCAA fait face à une crise interne qui prend de l'ampleur.