Tout au long des étapes de sa visite à travers la wilaya, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale n'a pas cessé de marteler à ses interlocuteurs ses préoccupations. Il a ainsi éludé toutes les questions relatives aux échéances qui l'attendent à la faveur de la rentrée sociale, préférant à chaque fois replacer ses réponses dans un cadre plus global, celui d'un système de sécurité sociale solidaire plutôt que d'évoquer les difficultés de la CNAS ou de la CNR isolément. Pour lui, il est capital de pérenniser le système de sécurité sociale dans ses fondements actuels, notamment par la préservation des équilibres financiers comme par l'urgence de réformes. D'évidence, le ministre veut éviter de livrer ses cartes sur la question des salaires et de la revalorisation des retraites, en mettant ainsi en avant ses préalables en prévision des négociations en septembre prochain. Tayeb Louh a préféré insister sur la relance de l'emploi, garante de ressources financières pour les caisses. Cette relance passe, selon lui, par la réforme du code du travail, un code en adéquation avec le nouveau contexte économique et la réorientation de la formation en fonction de la demande du marché du travail et enfin par la refonte du dispositif d'aide à la création d'emplois. Pour ce qui est du code du travail qui sera déposé au niveau du gouvernement en septembre prochain, ses « 700 articles reprendront tout ce qui concerne la législation du travail de façon que tout investisseur sache à quoi s'en tenir avec ce seul document ». Quant aux dispositifs pour la création d'emploi, il est question de regrouper les cinq existants en deux seulement et de favoriser au niveau local la coordination entre toutes les institutions. Pour ce qui est du microcrédit, il s'agit également d'apporter des aménagements pour lever les contraintes. A cet égard, avec la contribution du ministère de l'Intérieur, les collectivités locales seront impliquées de façon à se décharger de certaines tâches au profit des jeunes promoteurs. Concernant la formation, le ministre pense à la formation in situ pour résorber le manque de main d'œuvre spécialisée. « Pourquoi, par exemple, moyennant avantages à leur accorder, ne pas passer une convention avec les Chinois qui, sur l'autoroute Est-Ouest, nous formeraient les profils inexistants chez nous ? » Il reste que, malgré l'insistance des questions, M. Louh a pris le soin d'éviter de tomber dans la polémique avec les partenaires sociaux, en particulier lorsqu'il lui a été signalé qu'il est paradoxal que ce soit les patrons qui alertent le gouvernement sur la question de la revalorisation des salaires et du pouvoir d'achat, Le ministre a contourné la question pour y revenir sans en donner l'air et affirmer qu'il n'est pas certain que le pouvoir d'achat soit érodé au vu de l'augmentation des prix de quelques produits.