Saber Rebaï, un chanteur tunisien dont l'actualité est la sortie de son nouvel album El Ghorba. Entretien Votre dernier album El Ghorba arrive au terme de votre contrat avec Rotana, y aura-t-il renouvellement ou existe-t-il des contacts avec d'autres sociétés de production ? L'album est le dernier fruit de notre collaboration et ce n'est qu'après la réalisation du clip que l'on décidera. Ma relation avec Rotana ne se limite pas au papier, c'est une longue histoire d'amitié et de confiance. Je souhaite de mon côté que cette collaboration se poursuive. Le succès de la chanson tunisienne... Je suis heureux et fier d'un tel succès, d'abord en tant que Tunisien. Nous les Maghrébins, avons le même langage, musical. L'expérience du raï est une réussite totale pour moi, j'en ferai sûrement d'autres. Le titre de « Prince de la chanson arabe » a attisé quelques jalousies et levées de boucliers. Quel est votre point de vue à propos de cette question ? Ce genre de titre, bien qu'honorifique, ne peut être pris comme base pour construire une carrière artistique. Je suis honoré et fier de ce titre, bien sûr, mais s'il m'attire quelques rancœurs, je m'en passerai bien. Ce titre est-il trop lourd à porter ? Non, moi je ne cours absolument pas après ces titres. Je cherche à satisfaire le public. Celui d'aujourd'hui est magnifique, des gens de tous âges, des femmes, des enfants et même des vieilles qui dansent, ça c'est mon but et ma fierté. En tant qu'auteur, pouvez-vous nous faire un rapprochement entre la chanson orientale et celle du Maghreb ? Le seul point commun est le public. Au Machreq ou au Maghreb, c'est le même chanteur que l'on écoute, que l'on aime. Si les genres musicaux différent, c'est un enrichissement pour la musique arabe. Quelles voix algériennes reviennent le plus souvent à votre mémoire ? J'ai chanté de l'andalou il y a douze ou treize ans, j'ai chanté du Hadj Fergani. Rabah Driassa, on l'a tous aimé à travers le Maghreb et surtout en Tunisie. Les nouveaux chanteurs, ceux du raï, ont envahi tous les coins du monde ; Khaled et Faudel ont fait quelque chose d'extraordinaire. Fella est une grande dame, qui travaille beaucoup et qui est très audacieuse. D'après votre propre expérience, qu'est-ce qui permet à un festival de durer, de se perpétuer ? C'est le public d'abord, qui est l'oxygène. C'est lui qui encourage, qui indique la réussite de toute manifestation culturelle. Viennent ensuite l'Etat et les sociétés qui sponsorisent. L'Etat doit choisir la ligne et les participants au festival, les sociétés qui sponsorisent s'occupent du volet financier. C'est un travail collectif. La presse, aussi, a un rôle à jouer, celui de la promotion et de l'information. L'Egypte a toujours eu le leadership de la chanson arabe, puis le Liban. Pensez-vous qu'un jour, l'un des pays du Maghreb puisse avoir cette position ? Aujourd'hui, avec le développement et l'ouverture de l'espace audiovisuel arabe, il n'y a plus ce genre de problème. Un chanteur maghrébin est écouté en Orient, un chanteur oriental est admiré au Maghreb. On voit de grands chanteurs orientaux se mettre à la chanson maghrébine. Le problème peut encore se poser au niveau de l'information et de la communication. Saber Ribaï traite-t-il de la même façon un festival du Khalidj et un autre du Maghreb, financièrement s'entend ? Je ne m'occupe pas de la question financière. Mon domaine est le volet artistique, la musique. On valorise une représentation selon son contenu et le travail fourni et non d'après la richesse du pays où l'on se produit. Que pensez-vous de l'expérience Nessma TV ? Nessma TV est une belle expérience pour tous, au Maghreb, c'est un pôle d'information important qui apporte un plus aux jeunes Maghrébins. L'Union du Maghreb doit se concrétiser vraiment. Il faut encourager ces initiatives.