Huit personnes atteintes d'un syndrome néphrétique aigu (inflammation des reins) ont été admises hier à l'hôpital de Sidi Bel Abbès, où une cellule de crise a été installée par la direction de la santé (DSP) pour suivre l'évolution de la situation. Sidi Bel Abbès. De notre correspondant Au total, 35 malades présentant des œdèmes des membres inférieurs associés à des douleurs abdominales, des vomissements, des pics de tension et de la fièvre sont maintenus pour le moment sous observation médicale au niveau du centre hospitalo-universitaire (CHU) Hassani Abdelkader. « Le processus d'investigation est en cours afin de déterminer avec exactitude l'origine de ce syndrome, mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne s'agit pas d'épidémie », a affirmé hier la directrice de l'hôpital lors d'un point de presse, insistant sur le fait que ce type de pathologie n'est « nullement contagieuse ». Les premiers cas ont été signalés dimanche passé à Sfisef, a-t-elle précisé, ajoutant que la maladie en question a touché jusque-là des personnes n'ayant aucun lien de parenté entre elles et originaires de différentes localités, à savoir Tenira, Mérine, Ben Badis, Ras El Ma, Télagh, Sfisef et Sidi Bel Abbès. « Au cours de la semaine écoulée, nous avons eu à prendre en charge des malades d'âges différents, issus de plusieurs localités de la wilaya », a-t-elle précisé. Au niveau du chef-lieu de wilaya, la plupart des malades sont issus des quartiers populeux de Sorecor, de Sidi Djillali et du Rocher. Pour faire face à cet afflux inaccoutumé de malades, les services de neurochirurgie et des maladies infectieuses ont été réquisitionnés par les responsables de l'hôpital qui, depuis, sont sur le qui-vive. « Ces deux structures ont été désignées pour accueillir d'éventuels nouveaux cas », explique-t-on. En outre, l'ensemble des responsables et des services de santé de Sidi Bel Abbès ont été mis en alerte. Une cellule de crise composée de médecins spécialistes a été mobilisée pour entamer sur le terrain une enquête épidémiologique. Pour l'heure, l'état de santé des malades hospitalisés au service de néphrologie qui ont été placés en observation est « stationnaire », rassure le médecin-chef, Dr Bouterfas. S'agit-il d'une glomérulonéphrite aiguë (GNA) comme cela a été évoqué ? « Tant que le diagnostic n'a pas été arrêté, il est difficile de se prononcer sur la nature de cette maladie », confie-t-il. C'est pour cette raison qu'une équipe pluridisciplinaire de l'hôpital de Beni Messous (Alger) a été dépêchée en renfort mercredi dernier pour un examen plus minutieux. Les enquêteurs doivent rendre compte des résultats de leurs analyses aujourd'hui en fin de journée ou au plus tard demain matin. Selon notre interlocuteur, l'équipe médicale conduite par le professeur Benabadji a effectué des biopsies rénales et procédé par là même à des prélèvements de sang et d'urine. Dr Bouterfas signale que le diagnostic ne pourra être définitif qu'avec la réponse du laboratoire de l'hôpital de Beni Messous. Le syndrome néphrétique est, signale-t-il, la résultante finale commune de toute une série de processus lésionnels affectant le rein. Par ailleurs, nous avons appris qu'une séance de travail regroupant les directeurs des secteurs sanitaires de la wilaya et les membres du conseil scientifique du CHU était prévue hier après-midi au siège de la direction de la santé pour le renforcement du plan d'urgence décrété le week-end dernier. A signaler que les services de la prévention avaient décelé, en 2005, les mêmes symptômes chez une famille de Telagh, selon une source médicale. Les prélèvements de sang chez les malades s'étaient avérés négatifs. Ces derniers n'ont donc reçu aucun traitement adéquat faute d'identification de l'origine de la maladie.