Décidément, ça n'arrête pas ! La polémique née de la parution du livre de Bélaïd Abdesselam diffusé sur internet en plein été, enfle. Après la mise au point du général à la retraite, Mohamed Touati, accusé par l'auteur de l'avoir éjecté de son poste de chef du gouvernement en août 1993, c'est au tour du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) d'y répondre de la manière la plus forte. La formation de Saïd Sadi a consacré tout un paragraphe de l'éditorial de son site internet pour l'homme qui occupe le devant de la scène médiatique ces dernières semaines. Le rédacteur de l'éditorial n'a nullement été tendre avec le désormais polémiste Bélaïd Abdesselam en classant ses dernières sorties médiatiques et ses propos dans le registre de « la fantasmagorie politique ». « (…) Voilà l'inénarrable Bélaïd Abdesselam qui réapparaît pour nous expliquer que si on lui avait laissé plus de temps dans son deuxième round il aurait fait mieux qu'au premier où on l'a vu sacrifier une génération de brillants cadres dans une ‘‘industrie industrialisante'' qui laisse en héritage une solide tradition des commissions occultes et un espace économique qui a transformé l'Algérie en un gigantesque casse ». L'éditorialiste n'est pas allé de main morte pour rappeler à M. Abdesselam ses positions qu'il changeait selon la conjoncture. « Celui qui disait dans un précédent ouvrage que Bouteflika était le pire des agents qui ont contrarié ses augustes visions, avant de se rallier à lui une fois devenu chef d'Etat, nous apprend qu'en fait le socialiste qu'il fut dans les années soixante-dix était un fantôme et que sa véritable conception a toujours été inspirée par l'islamo-conservatisme », est-il écrit, tout en tournant cette polémique à la dérision. « Parions que si la mode était aujourd'hui au gauchisme, notre inébranlable Bélaïd porterait col Mao et casquette avec foi et conviction », a-t-il indiqué d'un air bien ironique. Dans la suite du texte, on peut également lire que « Abdesselam est pathétique : il s'aime et ne doute de rien. Il a beau accumuler les contre-performances, il trouvera toujours des responsables à qui imputer ses échecs ». Regrettant de tels propos de la part d'une figure historique, l'éditorialiste estime que tout cela « n'est déjà plus dans le champ politique ». Il chute enfin sur une phrase du président du parti, le docteur Saïd Sadi, qui, en répondant à des amis qui s'étonnaient de ne pas le voir répondre aux attaques adressées au RCD, dira ceci : « Ce cas ne me concerne pas plus que n'importe quel psychiatre algérien… » Pour rappel, Bélaïd Abdesselam a répondu avant-hier à la réponse du général Touati. Et le feuilleton de cet été semble encore durer !