Le député et chef patriote Smaïl Mira a été entendu hier par le juge d'instruction près le tribunal d'Akbou dans le cadre de l'affaire de la mort par balle du jeune Saâdi Kamel. L'ex-président de l'APC de Tazmalt avait, on s'en rappelle, blessé mortellement le jeune Saâdi Kamel, originaire du village Iagachen, dans la commune d'Ath Mellikech, vendredi 13 juillet, non loin du lieudit Azrou n'Thor. Arrivé au tribunal en début de journée, M. Mira s'est présenté devant le juge d'instruction qui l'a entendu sur les circonstances exactes ayant entraîné la mort de Kamel Saâdi. Au cours de la même audience, le juge a également entendu les deux parents de la victime, qui lui ont confirmé le maintien de leur plainte pour homicide, ainsi que les deux citoyens qui accompagnaient le chef patriote au moment du drame, en l'occurrence les dénommés M. S. et K. B., entendus en tant que témoins. Selon des sources judiciaires proches du dossier, il s'agit d'une enquête préliminaire menée par le parquet et qui doit, en principe d'ici quelques jours, aboutir à la qualification de l'affaire. Le passage du député Mira devant le juge d'instruction confirme que l'immunité parlementaire dont il jouissait jusque-là a été levée, sans que l'on sache exactement quand ni comment. Le concerné lui-même avait déclaré dans les colonnes de la presse nationale qu'il était disposé à s'en défaire volontairement pour se mettre à la disposition de la justice. En dépit du débat public sur le processus légal aboutissant à la levée de l'immunité parlementaire de députés qui se rendent coupables de délits majeurs, aucun communiqué officiel n'a fait état d'une mesure similaire à l'encontre de M. Mira. La seule réaction officielle au sujet de cette affaire est venue de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, qui avait informé des représentants de la presse nationale de la constitution d'un dossier aux fins de déchoir le député Mira de sa couverture parlementaire. Le passage du chef patriote devant le juge d'instruction hier met fin à des supputations donnant comme possible la prise en charge de l'affaire par une juridiction militaire, au motif que celui-ci a été armé dans le cadre de la lutte antiterroriste.