Ni impunité ni vengeance, nous réclamons simplement que justice soit rendue. » Voilà en résumé la position de la famille Saâdi, telle qu'elle nous a été révélée par un de ses membres qui nous a joint hier par téléphone, après l'enterrement de Kamel Saâdi. Béjaïa. De notre bureau Pour rappel, vendredi 13 juillet, l'ex-maire de Tazmalt, Smaïl Mira, élu récemment député sur une liste RPR et présentement chef des patriotes de la région, a tiré un coup de feu sur le dénommé Kamel Saâdi qui effectuait son footing au moment où le député patriote a voulu contrôler ses papiers d'identité. Evacué vers l'hôpital, Kamel Saâdi a succombé à ses blessures mardi 24 juillet à 6h. Nous avons également appris, de source médicale, que la victime est décédée au service d'hémodialyse, probablement de complications rénales, en attendant que les résultats du rapport d'autopsie effectuée le jour même du décès confirment ou infirment cette thèse. Les services de la gendarmerie de la ville d'Akbou devaient dans l'après-midi d'hier effectuer un déplacement à Iagachène, où réside la famille Saâdi, pour enregistrer le dépôt de plainte des ayants droit du défunt. Il est à noter que le dépôt de plainte n'a pu être effectué par le père de la victime juste après l'épisode du coup de feu. Les services de la gendarmerie ont avancé pour motif du refus que le blessé était majeur et qu'il devait déposer plainte lui-même après sa convalescence. Nous avons également appris auprès de la famille que des émissaires du « pouvoir » ont proposé un chèque de compensation dont le montant ne nous a pas été révélé. Ce que l'on sait, en revanche, c'est que la famille a refusé catégoriquement de parler argent au moment où elle s'apprêtait à enterrer son fils mais a réclamé que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que justice soit rendue. Par ailleurs, selon certaines sources autorisées proches du dossier, trois enquêtes ont été ouvertes par les différents services de sécurité. Toutefois, les services de la gendarmerie ont déclenché une enquête le jour même du drame, selon la procédure d'usage en pareil cas. Si Smaïl Mira n'a pas été interpellé jusqu'à présent, il le doit à son statut de député qui lui assure l'immunité parlementaire. Pour que cette immunité soit levée, il y a une procédure assez longue qui doit aboutir en fin de parcours à l'Assemblée populaire nationale qui statue sur le cas. Donc, pour le moment, Smaïl Mira est entièrement libre de ses mouvements. Joint par téléphone hier en début d'après-midi, il s'est vivement élevé contre le fait que l'on mette en avant dans l'article que notre journal lui a consacré dans son édition d'hier sa qualité de député dans cette affaire. « J'ai été dans cet endroit en tant que chef des patriotes avec un ordre de mission », a-t-il tenu à préciser avant de nous donner rendez-vous pour plus tard afin de nous livrer sa version des faits. Il est malheureusement resté injoignable depuis ce court échange au téléphone. Sa version, selon les amis auxquels il s'est confié, est que ce drame est un accident. Au cours de leur altercation, le jeune Saâdi Kamel aurait tenté de lui arracher son pistolet des mains. Le coup de feu serait parti pendant ce moment de confusion. Après coup, Smaïl Mira et ses deux accompagnateurs ont immédiatement évacué le blessé vers l'hôpital d'Akbou en ayant au préalable appelé le service des urgences pour que l'on se tienne prêt à recevoir le blessé. Toujours selon ces amis, Smaïl Mira se tiendrait à la disposition de la justice.