Réunis en conclave jeudi dernier au palais de la culture Malek Haddad à Constantine, les P/APC et les mouhafedhs d'obédience FLN de quatorze wilayas de l'Est ont planché sur le rôle des collectivités locales (APC et APW) tel qu'il devrait être assumé en le dépouillant des dysfonctionnements, des pressions et des blocages qui le sapent depuis la consécration des assemblées en 1967. En organisant cette rencontre, la direction du FLN donne cette impression de vouloir s'inscrire dans la perspective d'un « tsunami électoral », selon le bon mot de son secrétaire général, M. Belkhadem, utilisé lors de précédents rendez-vous électoraux. Cela étant, ce qu'il faut retenir de cette rencontre qui se voulait une sorte de diagnostic sans complaisance de la mission de l'Assemblée populaire communale, c'est que les présidents des APC qui se sont succédé au pupitre n'ont pas été tendres, loin s'en faut avec, aussi bien la tutelle, le ministère de l'Intérieur en l'occurrence, accusée d'enfreindre les dispositions du code communal à coups de circulaires et autres instructions qu'avec l'administration locale (la wilaya) à laquelle ils se sentent injustement inféodés. Le P/APC de Khenchela a même poussé l'audace assez loin en récusant le rôle de la daïra, arguant du fait que « cette institution non consacrée du reste par les dispositions légales n'a été conçue que comme une entrave à l'action d'une assemblée démocratiquement élue telle que la commune ». « C'est, selon lui, la logique à rebours car sous d'autres latitudes la prééminence dans la conception ainsi que dans la décision revient de fait aux élus du peuple. A charge pour l'administration d'exécuter ou à la limite de contrôler. » D'autres P/APC se sont élevés contre des obstacles qu'ils vivent au quotidien tels que les dettes faramineuses sous lesquelles croulent leurs communes sans pouvoir les annihiler, le manque de technicité et de main-d'œuvre qualifiée, le chevauchement dans les prérogatives ainsi que les retraits de confiance, épée de Damoclès planant au-dessus de leurs têtes « actionnables » au moindre faux pas.