Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, en visite dans la wilaya de Tipaza, jeudi dernier, n'a pas caché son mécontentement sur la situation des structures qui dépendent de son département ministériel. Tipaza. De notre correspondant « Dommage que le wali n'est pas là », déclarera-t-il à l'adresse du secrétaire général de la wilaya qui assurait l'intérim, venu l'accueillir. « Je suis venu pour prendre des décisions », ajoutera-t-il. Le ministre a indiqué aux chirurgiens et aux médecins spécialistes qui exercent au niveau de la clinique médico-chirurgicale infantile (CMCI) de Bou Ismaïl que leur statut a été aligné sur celui de leurs homologues du secteur de la santé et bénéficieront prochainement des cycles de formation, grâce à l'apport de professeurs de notoriété internationale, qui viendront séjourner dans cette clinique unique en son genre en Algérie. En prenant connaissance des projets d'aménagement et d'extension de la CMCI, M. Louh s'est engagé à hisser cette infrastructure de la sécurité sociale à un niveau mondial, capable d'accueillir et de prendre en charge des enfants malades des autres pays. Depuis le deuxième semestre 2006, plus de 2100 enfants atteints d'une cardiopathie congénitale ont été pris en charge par la CMCI de Bou Ismaïl sur les 3750 qui sont inscrits en liste d'attente. 312 enfants ont bénéficié d'un transfert à l'étranger, qui aura coûté à la sécurité sociale 12,671 millions d'euros. En revanche, la prise en charge des enfants au niveau des cliniques privées nationales aura coûté à la sécurité sociale 603,40 millions de dinars. « Le paiement de ces prises en charge a été réalisé à 100% par la sécurité sociale », a précisé le ministre. M. Louh s'est par ailleurs interrogé sur le dysfonctionnement qui caractérise ses structures d'une part et sur l'incapacité dans l'application du programme du gouvernement à l'échelle locale, d'autre part. Pour illustrer ses propos, il aborde le problème de l'absence de l'hygiène dans les villes algériennes, l'immobilisme des collectivités locales face à la pollution de leur environnement, bien que les moyens financiers sont disponibles. « Il y a véritablement un problème de gestion, de relation, déclare-t-il, il ne faut plus se contenter de poser vos problèmes, mais vous devez proposer les solutions. On peut revoir les textes pour ne pas rester figé face à ses difficultés. » « En matière d'emploi, il est impératif de revoir le dispositif, car l'articulation juridique n'est pas suffisante. Il y a une grande part de responsabilité des gestionnaires locaux »,ajoutera-t-il. Le ton du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale était encore plus ferme avec les responsables de la CNAS, quand il s'est rendu compte des coûts élevés dans les transports des malades. « Justement, ce dossier du transport des malades est ouvert, je le vérifierai dans les détails. Vous devez revoir et suivre dans la transparence le niveau des charges », lancera-t-il à la responsable de la CNAS. Il a fait les remarques aux responsables de la Casnos, en estimant qu'ils ne font pas d'efforts pour le recouvrement. M. Louh a procédé par le passé à la mise à l'écart des responsables de la Casnos à la suite de la mauvaise gestion. « Je ne vais pas à chaque fois mettre à la porte les responsables, mais vous devez changer votre manière de travailler, et surtout agir dans la rigueur et la transparence », déclare-t-il au niveau de l'agence Casnos de Cherchell, qui venait d'être inaugurée. Après avoir entendu les explications du directeur de l'emploi de jeunes (DEJ) au niveau de l'Ansej de Tipaza, « vous me posez un problème grave monsieur le directeur de l'emploi de Tipaza, vous devez vous occuper obligatoirement du suivi des jeunes qui achèvent la période de travail contractuelle prévue dans le cadre du dispositif à l'emploi, nous voulons savoir où vont-ils après ces mois de travail », a-t-il remarqué. Le membre du gouvernement s'est montré moins bavard et évasif quand il s'agissait de répondre aux questions relatives au calendrier des prochaines rencontres de la bipartite et la tripartite, et des éventuelles décisions qui seront prises à l'approche de la rentrée sociale. Il a préféré répondre par des sourires aux journalistes pour esquiver les questions.