Des dizaines de personnes, jeunes et moins jeunes, se dirigent chaque jour en ces temps de grosses chaleurs, vers le barrage de Tichy Haf, situé à quelques encablures de la commune de Beni Maouche. Cet endroit est devenu par la force des choses un lieu de villégiature par excellence dans une région située à plus de 80 km de la mer. Il est facilement accessible d'où qu'on arrive. Certes, gardé au niveau de la fondation principale de l'ouvrage, l'accès est totalement libre à tous les niveaux des larges bassins de rétention. En effet, si parmi les personnes qui s'y rendent il y a ceux qui font la virée en famille afin de profiter de l'humidité de ce barrage et se permettre un pique-nique à l'ombre d'un cyprès ou d'un olivier séculaire au bord de cette « grande verte », d'autres, souvent des enfants ou des adolescents insouciants, font une escapade pour carrément faire trempette et piquer une tête, en s'amusant à faire des brasses en long et en large. Ces téméraires, d'une incrédulité dépassant tout entendement, ne se soucient guère du danger qu'ils encourent étant donné que la fraîcheur de l'eau et sa limpidité leur font oublier qu'au fond il n'y a que des arbres, des buissons, des pierres et une vase mouvante dans laquelle on peut facilement s'enliser et y laisser sa vie. Depuis sa mise à eau, il y a quelques semaines, cette infrastructure a eu son lot de victimes constitué d'animaux et de personnes qui sont restés à jamais prisonniers de la boue, et d'autres sauvés in extremis par quelques habitués des lieux. Il est certes tentant de profiter de la beauté de ce lieu paradisiaque, mais celui-ci peut s'avérer fatal à plus d'un titre si l'on oublie que la baignade est interdite dans les eaux du barrage.