Mohamed Smaïn, membre du comité directeur de la LADDH, chargé du dossier des disparus et l'auteur qui a découvert et dénoncé les charniers dans la région de Relizane, est à nouveau inquiété par la justice. « Mon affaire de dénonciation de crimes imaginaires et diffamation reviendra devant la cour de Relizane le 22 septembre sur décision de la Cour suprême faisant suite à mon pourvoi en cassation contre ma condamnation en 2002 par la même juridiction à 1 an de prison ferme, 300 000 DA de dédommagement au profit des plaignants (les miliciens) et 50 000 DA d'amende. Pour rappel, le fait générateur du différend qui m'oppose à mes adversaires résulte de la découverte et de la dénonciation de charniers mis au jour par moi-même dans la région de Relizane et dont les auteurs ont été pourtant identifiés par les parents des victimes qui eux n'ont jamais été poursuivis bien qu'ayant témoigné aux différentes audiences et pour cause. Qu'est-ce qui peut être imaginaire lorsque les preuves sont matérialisées par les restes des victimes reconnues par leurs proches et dûment photographiées ? S'agissant d'une affaire relevant de ce qui est convenu officiellement d'appeler sous le générique de ‘‘tragédie nationale'', ne sommes-nous pas en droit d'attendre de l'autorité judiciaire qu'elle assume sa part dans la promotion de la réconciliation nationale en annulant une décision dont le caractère inique n'est plus à démontrer ? » En conclusion, il lance un appel à l'ensemble des militants et des défenseurs des droits de l'homme qui « doivent se mobiliser pour empêcher la consécration d'une injustice manifeste et d'une énième tentative de museler toutes les voix discordantes ».