En sus de la réaction acerbe des deux ONG en l'occurence, le Collectif des familles de disparus en Algérie et SOS Disparus, au sujet de l'intervention dite «musclée» des forces de l'ordre pour disperser les manifestants ayant pris part au rassemblement de mercredi dernier à Relizane, l'attitude de dénonciation de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) ayant trait à «cette dérive policière» ne s'est pas fait attendre. Rappelons d'abord qu'en date du 26 octobre dernier, à 9h30, les services de police de la wilaya de Relizane ont fait usage de leur matraque, se sont acharnés sur les mères des personnes disparues, et ont blessé certaines d'entre elles. «Armés de matraques, les policiers ont battu ces mères et membres de familles de disparus avant de les embarquer», est-il souligné dans le communiqué conjointement cosigné par les deux ONG. A titre d'indication, Mohamed Smain, membre du comité directeur de la Ligue des droits de l'homme, était présent à Relizane au moment des faits. D'ailleurs, il est l'auteur du communiqué rendu public hier par la Laddh et dans lequel est mentionné: «Cette politique répressive visant à diviser les rangs des familles, museler les contestataires, affaiblir le mouvement est d'avance vouée à l'échec.» Cependant, ce qui semble inquiéter le plus et les membres des deux ONG et ceux de la Laddh, ce sont plutôt les propos tenus par le 1er responsable de la Sûreté de Relizane à l'égard des familles des disparus mises en garde à vue des heures durant à l'intérieur du commissariat central. Le premier responsable de la police M.Beskri a, en effet, déclaré que les manifestations des familles de disparus ne seraient plus tolérées à l'avenir. Et ce, avant de menacer: «Les manifestants seront dorénavant présentés devant la justice conformément aux instructions du wali». A noter également que les communiqués de dénonciation rendus publics par les ONG en question ainsi que la Laddh ont fait état, en outre du dénombrement de deux blessés suite au comportement violent des policiers. «Mme Ali Fatima, âgée de 65 ans, mère et épouse de disparus et M. Boubekeur Mehdi, père de disparu. Le premier dispose d'un certificat médical d'incapacité physique de 5 jours alors que le second présente des blessures apparentes aux genoux et au bras gauche».