La guerre est de nouveau ouverte au sein du FLN à Sidi Bel Abbès, entre ceux qui contestent la « violation » des orientations (taâlimetes) de la direction politique et ceux qui s'attellent, impassibles, à la confection des listes des candidats aux prochaines élections locales du 29 novembre prochain. Un affrontement qui, jusque-là, n'avait pas crée de remous perceptibles. Du moins durant les mois qui ont suivi les élections législatives, en mai dernier. Le FLN avait alors emporté 3 sièges sur les 7 mis en compétition, un de moins que les législatives de 2002. Vendredi dernier, dans un communiqué particulièrement virulent, signé au nom des militants de la kasma 1 et 2 (chef-lieu de wilaya), un long réquisitoire est dressé à l'encontre du Mouhafed désigné récemment par Belkhadem, en l'occurrence Mohamed Lebied. « L'anarchie qui a présidé au choix des candidats aux législatives et la marginalisation des militants de la base lors de la confection des listes est pour beaucoup dans l'abstention observée alors », lit-on dans le communiqué qui met en évidence la « fragilité » manifeste de l'ex-parti unique, laminé par des luttes intestines pour le contrôle, localement, du « pouvoir » de décision. Le siège de la permanence parlementaire s'est transformé depuis quelques jours en centre de recueil et de classement des candidatures aux futures locales, est-il précisé dans le même communiqué. Aujourd'hui, certains militants s'indignent que la direction politique ait ainsi agrée une telle démarche, « privilégiant l'allégeance aux personnes au lieu et place de la discipline partisane », entend-on dire. Deux maires FLN (Aïn Berd et Oued Taourrira) ont présenté leur démission suite à de profondes divergences au sujet de la confection des listes pour les prochaines locales. Le Mouhafed et député Lebied Mohamed a confirmé la démission des deux maires des rangs du FLN, estimant que la déclaration émanant des militants des deux kasmas et un « non événement ». « Tout se passe normalement au sein des structures locales du parti », dit-il, révélant l'installation, jeudi dernier, de la commission de wilaya de recueil des candidatures sans aucun incident « notable ». Pour notre interlocuteur, la fronde observée ici et là, à la veille des élections municipales, est « coutumière ». D'aucuns estiment que cette guéguerre, feutrée jusqu'ici certes, est le reflet des tiraillements entre ceux qui se revendiquent toujours de l'aile des « redresseurs » et ceux se positionnant dans le camp « légaliste ».