Mis en veille après les législatives, les affrontements verbaux refont surface à la faveur de la confection de la liste des candidats aux locales. Afin d'éviter le pire, ou encore le remake du vote du 17 mai, la kasma de Béjaïa veut prendre de vitesse la direction nationale en réunissant ce jeudi sa base militante. L'ordre du jour sera consacré à l'élaboration de la liste des candidats devant défendre les couleurs du parti lors des prochaines locales. C'est la seule lecture plausible que l'on puisse faire de cette convocation des militants intervenant à un moment où le parti vit localement une crise aiguë. Une crise survenue la veille du scrutin partiel des locales et qui s'est davantage accentuée lors du vote du 17 mai dernier. Cette initiative, première du genre au sein de la formation de Belkhadem, s'apparente comme une volonté de devancer la direction nationale, qui a pour habitude «d'imposer sa propre liste» à tous les scrutins. Fragilisée par le divorce persistant entre la section politique et les élus locaux, la kasma de Béjaïa nous a habitués, à la veille de chaque élection, à des sorties «fracassantes». Toujours est-il, la guerre des clans reprend de plus belle. Mis en veille après les législatives, les affrontements verbaux refont surface à la faveur de la sortie publique de la kasma. Cette dernière a déclaré, en fin de semaine passée, «soutenir l'initiative de destitution prise par ses élus» et «ne pas reconnaître le maire par intérim de cette ville, élu sur sa propre liste en novembre 2005». C'était déjà un signe annonciateur de la guerre qui a toujours accompagné la confection des listes dans la commune de Béjaïa. La réponse du maire ne souffrait d'aucune ambiguïté: «je ne dois mon mandat d'intérimaire qu'aux autres élus», qui l'ont désigné en remplacement de l'ex-maire démissionnaire suite à une poursuite judiciaire. Ces pantomimes, entamées à deux mois des prochaines joutes locales, restent pour l'essentiel la motivation de la prochaine assemblée générale et cachent mal les tiraillements qui existent au sein de ce parti. Des tiraillements qui restent l'oeuvre de deux clans qui s'en vont en guerre dans l'optique d'imposer, chacun, sa future tête de liste le 29 novembre prochain. Tout les coups sont bons, l'essentiel étant d'arriver au but. Un but auquel aspirent beaucoup de gens dans la commune de Béjaïa. Les appétits sont si voraces que l'on ne manquera pas d'assister à des révélations fracassantes. Le tout est de réduire son concurrent. La ville est riche et quoi de mieux que d'accéder à ses commandes. Le FLN qui est arrivé à prendre les commandes des plus grands centres urbains de la wilaya veut rééditer ses exploits. Mais l'opportunisme qui anime une partie de ses militants est si présent qu'aucune élection n'a eu lieu sans pépins. La situation que vit la kasma de Béjaïa a toutes les chances de faire tache d'huile au niveau des autres kasmas où il règne, observe-t-on, un climat de tension. Le FLN, habituellement discret, étale sur la scène publique son linge sale. Ses conflits internes sont connus de tous. Récemment on nous a appris que la commission exécutive de la mouhafadha, élue pourtant démocratiquement, a été suspendue et remplacée par une commission provisoire avec pour charge de préparer le scrutin des locales. Aux dernières nouvelles, la direction nationale du parti, selon un de ses proches, elle serait sur le point de dépêcher une commission de réconciliation. Sera-t-elle reconnue en tant que telle? Réussira-t-elle à réunir les parties en conflit?