Une importante délégation américaine proche de la Maison-Blanche a effectué hier une visite de travail à Alger au cours de laquelle elle a eu à rencontrer le chef du gouvernement et de nombreux ministres algériens. Dans un point de presse organisé au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, Elizabeth L. Dibble, la sous-secrétaire adjointe principale pour les finances internationales et le développement au bureau de l'économie de l'énergie et des affaires, a mis en avant ses « attentes » de l'économie algérienne pour, dit-elle, renforcer la coopération algéro-américaine. En premier lieu, estime le chef de la délégation américaine, notre pays doit se conformer aux normes requises pour l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et instaurer une plus grande transparence dans le processus de privatisation. « J'estime qu'il est de l'intérêt de l'Algérie de finaliser son processus d'adhésion le plus vite possible », a-t-elle asséné. Paul D. Bankhead, directeur de l'Agence du commerce international, ajoutera, dans le même sillage, que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC sera un élément clef pour booster les relations économiques algéro-américaines. « Nous sommes prêts, dit-il, à aider les Algériens à finaliser le processus d'adhésion. » Pour l'heure, indique M. Bankhead, l'Algérie poursuit les négociations bilatérales et multilatérales avec les pays membres de l'OMC. Il a annoncé la tenue prochaine d'une réunion à Genève regroupant les pays membres afin d'examiner de plus près le dossier Algérie. L'adhésion de l'Algérie est d'autant plus importante aux yeux de Mme Dibble qu'elle permettra de réaliser le projet de Bush consistant à créer une large zone de libre-échange entre les Etats-Unis et les pays du Maghreb et du Moyen-Orient. La représentante de la délégation insiste par ailleurs sur la « transparence » dans le processus de privatisation des entreprises algériennes. « Une banque américaine est fortement intéressée par la reprise du Crédit populaire algérien (CPA). Il y a un intérêt certain pour les entreprises algériennes, nous espérons seulement qu'il y ait une certaine transparence dans les processus de privatisation », glisse-t-elle. Les représentants de la Maison-Blanche laissent entendre néanmoins qu'en matière de normes internationales, l'Algérie doit fournir des efforts supplémentaires. L'un des sujets qui leur tient particulièrement à cœur est celui de la propriété intellectuelle. « L'Algérie a fait des progrès en matière de législation sur la propriété intellectuelle. Encore faut-il appliquer les lois », souligne Mme Dibble. « Notre département apporte une assistance technique pour la protection de la propriété intellectuelle mais cela reste insuffisant. Nous avons reçu des plaintes venant notamment d'une entreprise pharmaceutique américaine qui dénonce les médicaments pouvant représenter un danger pour les citoyens algériens », affirme Holly Vineyard, sous-secrétaire adjointe au commerce pour l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud. L'autre point noir de l'économie algérienne est la faiblesse du système bancaire. Pour Mme Dibble, il est urgent d'entamer une véritable réforme dans ce secteur. Elle ne comprend pas par exemple que l'on n'ait toujours pas généralisé l'utilisation des cartes de crédit. Déjà, assure-t-elle, près de 70 entreprises américaines sont implantées dans différents secteurs en Algérie. Les exportations algériennes vers le pays de l'Oncle Sam ont atteint les 15,5 milliards de dollars en 2007 dont 90% d'hydrocarbures. Les investissements américains en Algérie, affirment les représentants de la délégation, dépassent le milliard de dollars.