Le spectacle est devenu désolant sur la route de Yakouren, le long de la RN12. Les décharges sauvages qui parcourent les abords de la route, en lisière de la forêt, agressent le regard et offrent le décor d'une minicatastrophe écologique. La célèbre forêt de chêne-liège est devenue le dépotoir préféré de simples citoyens comme des collectivités locales limitrophes. Les monceaux d'ordures apparaissent à chaque tournant, et progressent à l'intérieur du massif boisé, en contrebas de la route. La situation est si lamentable que les gardes forestiers arrivent à guetter les camions des APC chargés d'ordures. Les élus communaux apprennent même à tromper la vigilance des services des forêts en convoyant les tracteurs à la tombée de la nuit. Les gardiens de la forêt sont en vérité complètement débordés par les décharges, et sont tiraillés entre la chasse aux pilleurs du liège et les pollueurs aux abords de la route nationale. Les APC concernées, à savoir Yakouren, et pendant un certain temps, Azazga, sont amenées à cette ultime solution par l'insurmontable problème d'opposition aux projets de création de décharges communales. De choix de terrain vite remis en cause, en décharges fermées par des citoyens, la collecte et l'élimination des ordures deviennent alors un casse-tête qui désarme totalement les exécutifs communaux. Ils font errer alors les camions et les tracteurs à travers les communes voisines où ils sont renvoyés au bout d'une semaine ou deux, et finissent par adopter le comportement d'individus sans civisme qui déposent leurs sachets au bord de la route nationale, près des massifs forestiers ou carrément dans les cours d'eau. Une autre pollution, plus insidieuse, est apparue ces dernières années, depuis « l'avènement » de l'emballage perdu des bières. Des déchets solides qui infestent les bas-côtés des routes, les fossés et les bois. Là, aucune excuse ne peut être trouvée pour les consommateurs ambulants qui ne sont nullement obligés de laisser sur place les canettes et les bouteilles vides, sous prétexte que la consigne est supprimée chez les détaillants. Une fort mauvaise innovation chez les producteurs, vu que le rejet des emballages se fait à 100% dans la nature.