L'enseignement supérieur et l'éducation nationale figurent parmi les secteurs stratégiques. Ils sont classés, à l'instar du gaz et du pétrole, comme étant l'avenir et la richesse du pays. Mais nous sommes déçus de constater que même le premier magistrat du pays n'a pas pris en considération notre appel de détresse, à savoir une augmentation des salaires conséquente et digne d'un éducateur », ont souligné les représentants des syndicats de ces deux secteurs. La nouvelle grille des salaires adoptée ce dimanche par le Conseil des ministres, approuvée donc par le premier magistrat du pays, classe, selon les syndicats, l'enseignant dans la catégorie des défavorisés. Le bureau national du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) s'est réuni hier en session extraordinaire pour examiner justement la nouvelle grille des salaires. A cet effet, il a tenu à dénoncer le laminage du pouvoir d'achat du professeur de l'enseignement secondaire et technique (PEST). En décortiquant la nouvelle grille des salaires, le responsable du syndicat a relevé les anomalies figurant dans le projet du gouvernement. Il expliquera dans ce contexte que le PEST était classé à l'échelle 13 sur un total de 14 dans les années 1980 avant d'être déclassé à la catégorie 15 sur un total de 20 par le statut général du travailleur (SGT). Une fois de trop, l'enseignant vient d'être déclassé dans l'échelle des valeurs dans la nouvelle grille des salaires. Le Snapest constate que la différence salariale entre la plus petite catégorie et la catégorie du PEST est de 13 000 DA et la différence salariale entre la catégorie du PEST et la plus haute catégorie est de 23 000 DA. « Pour les enseignants, c'est une régression » Pour M. Mériane, président du Snapest, cela montre que le salaire de l'enseignant reste des plus insuffisants. « Notre syndicat œuvre pour la reconsidération de la science, et ce, par la revendication d'un statut de valeurs correspondant au niveau d'instruction de l'individu, son niveau professionnel et enfin le poste de travail qu'il occupe », dira notre interlocuteur qui est persuadé que cela ne se concrétisera qu'avec un système salarial dans la Fonction publique basé sur ce statut. N'ayant pas perdu espoir, les enseignants appellent encore une fois les autorités suprêmes à recorriger cette injustice, en tenant compte des quatre années d'études à l'université du PEST. Le bureau du Snapest dénonce le favoritisme de l'administration sur l'outil productif. « Nous appelons les syndicats autonomes à une mobilisation contre cette grille discriminatoire », lancera M. Mériane. Pour sa part, M. Lemdani du Cnapest qualifie la nouvelle grille des salaires de méprisante. Pour cet enseignant, les augmentations ont été faites de manière anarchique et les seuls bénéficiaires sont les spéculateurs. « Nous sommes déçus. Ces augmentations ne reflètent aucunement l'effort déployé par l'enseignement. Cette augmentation ne va pas amortir les augmentations opérées sur les produits de première nécessité », a soutenu le représentant du Cnapest en indiquant que les enseignants sont victimes d'un délit de justice sociale. « On nous impose la vérité des prix flexibles au gré de la conjoncture internationale et on nous dénie le droit national à un ajustement de notre salaire face à une inflation débridée », a souligné M. Lemdani qui regrette le fait que les représentants des enseignants aient été exclus des négociations. « L'UGTA n'est pas habilitée à parler au nom des enseignants sinon elle n'aurait jamais accepté une telle grille des salaires. Pour les enseignants, c'est une régression », a affirmé le représentant du syndicat. M. Lemdani a tenu à préciser que les syndicats ignorent les critères retenus pour opérer les augmentations. « C'est le flou », tonnera le chargé de la communication au niveau du Snapap. « Nous avons lu le projet portant grille des salaires et nous jugeons que ces augmentations ne reflètent pas la situation sociale du fonctionnaire. Le gouvernement a fait dans la précipitation dans l'unique but de tenter d'apaiser la situation de peur d'une explosion sociale », dira le représentant du Snapap.