Le Conseil des ministres a, lors de sa réunion de dimanche, approuvé le projet de loi portant bonification des taux d'intérêt (jusqu'à 2 %) des prêts bancaires consentis pour le remplacement des « chalets » réalisés au lendemain du séisme d'octobre 1980. En fait, il n'a fait qu'endosser la décision prise il y a une année et annoncée par le ministre de l'Habitat de l'époque et les autorités locales. Une convention a même été signée le 3 octobre 2006 entre la wilaya de Chlef et la direction générale de la CNEP Banque pour le financement de l'opération au moyen de crédits plafonnés à 200 millions de centimes. Cependant, cette option n'a pas suscité l'engouement des citoyens concernés qui réclament plutôt une aide financière du gouvernement pour pouvoir remplacer ou remettre en l'état leurs baraques. Sensible à cette préoccupation légitime et aux souffrances endurées par cette catégorie de la population (estimée à 20 000 familles), l'APN sortante avait modifié ce dispositif en ajoutant au crédit suscité un don de 100 millions de centimes pour chaque famille sinistrée. La mesure a été promulguée dans la loi de finances 2007, mais elle n'a pas été appliquée à ce jour, et tout porte à croire qu'elle a été remise en cause par le même gouvernement, si l'on se réfère à certaines déclarations officielles. Le 29 mai dernier, en marge de la visite de travail du président de la République dans la région, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, avait annoncé la couleur en affirmant que « ladite loi de finances a été adoptée par un Parlement en fin de mandat et ne peut être de ce fait appliquée pour le cas précis ». Il est évident que cette déclaration a désagréablement surpris les habitants qui fondaient beaucoup d'espoir sur le soutien de l'Etat. La réaction des comités des cités en préfabriqué à travers la wilaya ne s'est pas fait attendre puisque des correspondances ont été adressées aux autorités concernées dans lesquelles les plaignants stigmatisent ce revirement du gouvernement et sollicitent de nouveau l'intervention du chef de l'Etat pour la mise en œuvre du dispositif contenu dans la loi de finances 2007. Ils font part de leur « rejet total des autres mesures annoncées, tels le crédit bancaire et la construction de 6300 logements sociaux pour une partie des sinistrés, en l'occurrence les locataires », tout en critiquant le choix de terres agricoles pour l'implantation de ces projets. Après le Conseil des ministres de dimanche dernier, tenu sous la présidence du chef de l'Etat, tout indique que les décideurs ont tranché définitivement pour la formule des crédits bancaires, sans tenir compte de la situation sociale désastreuse de nombreux occupants.