La violence dans les stades s'est réappropriée l'actualité sportive ce week-end. Les stades de Hussein Dey, du Khroub et d'El Eulma ont été le théâtre de graves incidents dans les tribunes. Au stade Zioui, l'arbitre Djamel Haïmoudi a été contraint de « suspendre » la rencontre NAHD-USMB (1-1) durant une quarantaine de minutes, le temps que l'aire de jeu soit évacuée des dizaines de supporters qui y ont trouvé refuge pour échapper aux coups et projectiles que les deux galeries s'échangeaient. Un supporter qui a accédé à la toiture a fait une chute de plus de trente mètres, provoquant la consternation dans le stade. Au Khroub, le match ASK-WAT n'est pas allé à son terme parce que les supporters locaux mécontents de la tournure des débats (défaite 1-3 de l'ASK) ont bombardé les joueurs et le terrain de pierres et autres projectiles ne laissant à l'arbitre qu'une seule alternative, mettre fin aux débats avant l'heure. A El Eulma, la fin de partie (MCEE-MSPB) a été houleuse. Au coup de sifflet final du referee, les joueurs des deux camps se sont donnés en spectacle digne d'une joute pugilistique. Une fois de plus, les instances du football sont interpellées pour mettre de l'ordre (si elles peuvent) avant qu'il ne soit trop tard. Les incidents de jeudi sont un signal fort en direction de tous ceux qui ont à charge ce volet. Le dossier de la violence dans les stades reste plus que jamais ouvert. Nos enceintes sportives ressemblent à des arènes et il ne se passe plus une journée de championnat sans que des incidents ne soient signalés ici et là. Les sanctions administratives et financières infligées aux joueurs et aux clubs par la ligue nationale n'ont aucun effet sur les acteurs. Le moment est venu, peut-être, de passer à une autre étape avant que tout le monde ne soit dépassé par ce phénomène. Les dirigeants du football et les structures chargées de la prise en charge de la sécurité dans les stades sont à la croisée des chemins. Il est urgent de prendre des mesures radicales en matière de sécurité dans les stades pour endiguer la violence. Les images de la télévision montrant des supporters courant dans tous les sens au stade Zioui, le vol plané du supporter à partir de la toiture de la tribune où il avait accédé donnent froid au dos. La grande majorité de nos stades ne répondent plus aux normes et critères qu'on observe dans les autres stades du monde. Sur ce plan, l'Algérie accuse un grand retard qu'elle devra obligatoirement combler si elle veut un jour atteindre le haut niveau auquel aspirent tous les admirateurs du ballon. La violence dans les stades est un mal qui ronge le football. Ailleurs, elle n'a presque plus droit de cité. Parce que la volonté de la combattre a été plus forte que les calculs sordides qui guident la stratégie de ceux qui ne veulent pas mettre tous les moyens pour l'endiguer.