Dans ce phénomène, la responsabilité des clubs est pleinement engagée. Au bout de cinq journées de compétition, le spectre de la violence dans les stades est toujours là. Ce jeudi, des incidents ont été déclarés un peu partout à travers le pays, notamment à Hussein Dey où le match NAHD-USMB a été arrêté durant 40 minutes par l'arbitre avant de reprendre son cours. A l'origine de cet arrêt il y eut des échauffourées qui se sont déroulées dans l'une des tribunes entre supporters des deux camps juste après l'égalisation, sur penalty, des Husseindéens. Il semblerait que les Blidéens, mécontents de cette égalisation, aient mal réagi, d'où la réplique des supporters de l'autre camp. Un jeune blidéen, qui était parvenu à se hisser sur le toit recouvert d'un matériau friable, a chuté du haut de cette tribune, le matériau n'ayant pas supporté son poids. On a craint au début le pire pour lui mais aux dernières nouvelles sa vie n'est pas en danger. Voyant leur camarade s'affaler sur la pelouse du terrain, les supporters de l'USMB ont envahi le terrain, obligeant ainsi, l'arbitre à prolonger de plus d'une demi-heure ce match. D'autres incidents ont eu lieu au Khroub où les supporters de l'équipe locale, déçus de la voir encaisser un 3e but face au WA Tlemcen, se mirent à «bombarder» leurs propres joueurs, et là, l'arbitre préféra écourter le match pour l'arrêter définitivement à la 89'. A El Eulma on eut droit à une bataille rangée entre joueurs des deux camps, celui du MCEE et celui du MSP Batna, après le coup de sifflet final. Pour atténuer cette bagarre générale, l'arbitre n'hésita pas à brandir le carton rouge à un joueur de chaque club alors que le match était terminé. Nous n'en sommes qu'au tout début de la saison et déjà la violence est là. A travers le seul match du Khroub on comprend que désormais les supporters n'acceptent que la victoire de la part de leur formation. En effet, l'ASK est un des promus de la division1 et l'on ne peut dire qu'il a raté son début de saison puisque avant de jouer contre le WAT, il était allé chez l'un des leaders, l'ASO Chlef obtenir un méritoire match nul, ratant de peu la victoire. Le fait que les Tlemcéniens finirent par l'emporter au Khroub mit le feu aux poudres et jeta les supporters locaux dans les rets de la violence. Pourtant, il y a deux saisons de cela le stade de Khroub avait été suspendu pour une durée de dix matchs pour des incidents similaires. Idem pour celui d'El Eulma. Il nous faudrait des lignes et des lignes pour expliquer ce phénomène qui nuit à la bonne marche du sport algérien, mais on ne peut se permettre d'occulter le fait que les clubs sont partie prenante de cette violence. Avec des dirigeants qui activent sur des charbons ardents, des entraîneurs toujours stressés et des joueurs mis sous pression, l'agressivité est transmise aux supporters déjà «préparés» ailleurs par la malvie et l'oisiveté. les dirigeants, surtout, qui ne font presque rien pour atténuer le phénomène. L'autre jour, par exemple, le match de D2 ABS-MSPB a été arrêté plusieurs fois par l'arbitre pour envahissements de terrain de la part des supporters. Il s'agissait pourtant d'un match qui devait se jouer à huis clos...