La violence dans les stades (algériens) est un phénomène récurrent. Chaque saison apporte son lot d'incidents dans les enceintes sportives. Bien sûr, c'est le football qui fait toujours la une. Après une précaire accalmie, qui a duré quelques mois, la violence a dominé l'actualité du week-end à travers les graves dépassements qui ont émaillé les rencontres MC Saïda-OM Ruisseau et AS Khroub-MO Constantine. Les stades de Saïda (jeudi) et El Khroub (vendredi) ont été le théâtre de graves débordements qui ont entraîné l'arrêt des deux rencontres. De nouveau, la Ligue nationale de football (LNF) va sanctionner lourdement les deux clubs incriminés (MCS et ASK). Les règlements généraux précisent la nature des sanctions dans le cas d'infraction de ce type (arrêt de match pour cause d'incidents graves dans le stade). Le MC El Eulma a été, l'an dernier, le premier club à « subir » les rigueurs de la loi, dix matchs de suspension de terrain, après l'envahissement de ce dernier par des supporters eulmis mécontents de la tournure de la partie (0-4) face à l'ASM Oran. Cette sanction, dix matchs de suspension de terrain, est le tarif maximum prévu par les règlements généraux. Elle n'a pas découragé des supporters saïdis et khroubis qui ont provoqué des dégâts matériels, des blessures dans les rangs du service d'ordre ainsi que l'arrêt du match. L'effet dissuasif des sanctions n'a pas pesé au moment où les auteurs des incidents ont décidé de passer à l'acte. Ces (graves) incidents répétés prouvent, si besoin est, que les sanctions sportives et financières, prévues et appliquées dans toute leur rigueur, ne résoudront jamais ce problème, tant qu'elles ne seront pas « accompagnées » par d'autres mesures. La violence dans les stades est un phénomène qui nécessite un travail de proximité et de longue haleine pour le juguler. Il faut l'anticiper par des mesures dissuasives. L'Angleterre, qui a été longtemps confronté au hooliganisme sur son territoire et à l'étranger, a trouvé la parade au bout de nombreuses années de labeur et d'efforts soutenus. Aujourd'hui, les stades britanniques sont devenus des havres de paix où il fait bon « vivre » un match. La Bulgarie lui a emboîté le pas, il y a deux ans, en criminalisant les insultes, menaces, provocations dans les tribunes. Ce délit, passible d'une peine d'emprisonnement et d'une forte amende financière, a calmé les ardeurs des supporters belliqueux dans les stades bulgares. Cette mesure a le don de faire réfléchir les fauteurs de troubles, parce qu'elle est d'abord dissuasive. Dans nos stades, la violence on la voit venir et on laisse faire. Avant de passer à l'acte, les casseurs « s'échauffent » au langage ordurier, sous l'œil impassible du service d'ordre qui ne bronche pas, avant de faire le saut. La violence dans les stades débute toujours par des insultes, obscénités, menaces... pour aboutir aux images regrettables que montre ensuite la télévision. Le service d'ordre doit être instruit pour interdire tout dépassement verbal dans le stade.