Qui ne connaît pas Riadh Boufedji, un homme au grand cœur. Les fidèles de la Télévision nationale en garderont toujours une grande affection. L'animateur de l'ENTV est décédé, jeudi, à son domicile à Alger des suites d'une longue maladie. Ne manquant jamais de consoler ses invités d'un jour, ce résidant du Télemly (Alger) restera pour toujours celui qui a su mener à bien son travail, auquel il consacrait, soutient-on, des heures et des heures. L'émission « Wa koul chai moumkine » (et tout est possible) dédiée à ces franges vulnérables de la population que sont les familles des disparus avait une audience à la mesure du sacrifice de l'animateur. Son franc-parler et sa manière toute simple de présenter demeureront toujours dans l'esprit des gens. Le titre de son émission restera ainsi une répartie qu'utiliseront tous ceux dont les horizons sont bouchés du fait de la bêtise des hommes. Il suffit de le prononcer pour voir la lueur d'espoir surgir. Sans avoir les grands moyens, Riadh avait un grand cœur qui en a fait l'un des animateurs les plus influents d'une chaîne restée sur ses réflexes d'avant. L'émission qu'il a « drivée », durant les années de plomb, demeurera l'un des succès de l'ENTV. Riadh avait plusieurs cordes à son arc. Passionné par le patrimoine national, il avait eu à animer des émissions sur la Citadelle d'Alger, et tout ce qui touche au patrimoine national ne lui est pas étranger. Ces connaissances qui n'ont pas manqué d'étonner plus d'un et sa manière toute particulière de les présenter en a fait un grand animateur comme on en trouve plus de nos jours. D'aucuns se rappellent aussi ses émissions sur la radio Chaîne III qu'il menait d'une main de maître. Riadh qui a servi comme guide à l'ONAT saura inculquer à ses auditeurs cet amour de la chose culturelle qui fait défaut sur les plateaux. L'homme avait été aussi volleyeur de l'équipe du MCA. Sa voix, tout en trémolo, manquera assurément aux siens et à tous ces Algériens qui ont suivi le parcours de l'homme depuis le lancement de son émission fétiche en 1990. Le défunt a été inhumé après la prière de vendredi au cimetière d'El Kettar, à Bab El Oued.