«Il défendait l'héritage culturel de notre pays et il oeuvrait pour la préservation de la mémoire collective». Le 23 février est une journée consacrée à la célébration de la Journée nationale de la Casbah. A cette occasion, l'association Arts et culture, n'a pas manqué cette opportunité pour rendre un hommage à Riadh Boufedji, décédé le 20 septembre dernier, à l'age de 58 ans. L´animateur, avait fait souffler un vent d'impertinence à la télévision avec son émission Oua koul chaï moumkine (Tout est possible). A l'esprit vivant de l'artiste, nous pensons que ces rayons de soleil, que Riadh a apportés dans notre vie culturelle et sociale ici, dans notre vie d'hommes et de femmes tout court, vont continuer à illuminer le travail culturel que nous devons faire pour replacer notre patrimoine sur la carte du monde. Des amis du défunt et des représentants de plusieurs associations qui s'occupent de l'héritage culturel et architectural de la Casbah, ont pris part à cet hommage rendu au défunt qui a milité pour la réhabilitation de la médina d'Alger, classée au patrimoine mondial par l'Unesco. Riadh Boufedji que les Algériens ont découvert à travers son émission Wa koul chaï moumkine consacrée à la recherche des disparus au profit des familles, «donnait à son activité un sens à la promotion des valeurs de la tolérance», a souligné le producteur de cette émission-phare de la Télévision nationale, M.Saïd Eulmi. «Il défendait l'héritage culturel de notre pays et oeuvrait pour la préservation de la mémoire collective», a soutenu M.Eulmi qui témoignait des qualités de son collègue qui l'avait accompagné, 14 ans durant. Derrière l'animateur, sous les projecteurs, se cachait un personnage plus complexe. L'esprit bon enfant, l'envie de rire de tout, c'était sa nature qui contrebalançait un déchirement profond. De son côté, Salim Saâdoune, animateur et ex-directeur de la radio El Bahdja, a mis l'accent sur les qualités du défunt en le qualifiant de personnage aux multiples facettes. Cadre dans le secteur du tourisme, il fit ensuite de la Radio en lançant sur les ondes de la Chaîne III, chaîne encore publique, une émission sur le tourisme, qui deviendra par la suite un grand succès. Ses tableaux au niveau du hall de la salle Laâdi-Flici nous invitent à un voyage au coeur de la Médina d'Alger (Casbah), à l'architecture spécifique et légendaire, témoignent de son amour pour les arts plastiques. Boufedji, «exerçait avec un talent remarquable lorsqu'il racontait aux étrangers sa Médina, ce haut lieu de mémoire et d'histoire», a confié Salim Saâdoune en rappelant son métier de guide touristique. D'ailleurs, dans l'un de ses nombreux entretiens à la presse nationale, Boufedji avait affirmé que «cet exercice lui avait permis de déduire que le métier de guide était le pivot du tourisme et que les visites qu'il avait effectuées à travers le territoire national lui avaient permis de connaître les richesses naturelles, culturelles et humaines de l'Algérie.» Ses amis, venus nombreux à cette soirée, ont rappelé, aussi, la carrière sportive du défunt qui était membre de l'équipe nationale de volley-ball et celle du tennis de table, en plus de sa participation à plusieurs marathons. Cette hommage a été agrémenté de partitions musicales andalouses exécutées par les membres de l'association El Djazira, pour rappeler l'attachement de Boufedji à l'univers musical de sa médina natale. Riadh Boufedji a fait preuve d'une combativité exceptionnelle tout au long de son parcours. II a éveillé les esprits et brisé des tabous, mais a particulièrement laissé en héritage une voie honorable à suivre.