Quelle est la raison de votre refus de prendre part à la rencontre organisée par le ministère de l'Education ? Nous avons décidé de ne pas être présent parce que ce n'est pas une réunion de travail sérieuse, ce n'est qu'une rencontre médiatique à caractère informatif. Ce que nous demandons, c'est une réunion de travail officielle pour traiter du statut particulier et en finir une fois pour toutes avec cette question. Vous êtes contre la manière dont le ministère de l'Education a abordé le statut particulier ainsi que la nouvelle grille des salaires ? Nous sommes contre la grille des salaires telle que confectionnée par le ministère de l'Education et dans laquelle des primes ont carrément sauté. Si on augmente le point indiciaire à 45 DA et que des primes disparaissent, c'est comme si aucune augmentation n'a été opérée, le point indiciaire n'y changera rien et baissera même jusqu'à 23 ou 24 DA. C'est ce que nous dénonçons en tant que fédération. On aurait dû être consultés et ce point aurait dû faire l'objet d'un débat et de négociations. En tant que fédération, nous avons une responsabilité envers nos adhérents. Nous avons toujours prôné le dialogue, nous voulons servir le secteur pour que le secteur ne vive plus dans cette situation de marasme. Nous ne sommes pas de ceux qui sèment l'anarchie et la pagaille, nous sommes un syndicat qui travaille dans la sérénité avec une vision claire, un syndicat qui a des traditions et une expérience. Si on veut vraiment servir le secteur qui représente plus d'un demi-million de membres dans la Fonction publique, on doit commencer par définir un vrai statut particulier et non pas le confectionner dans un bureau sans consulter le partenaire social pour finir par le lancer comme un tract. Nous refusons cette démarche si peu sérieuse et nous l'avons fait savoir au ministère. Nous refusons que les choses soient faites de cette manière. Etudions ensemble le statut particulier de façon sérieuse, car il y va de l'avenir de générations d'élèves. La FNTE a décidé d'appeler à une réunion d'urgence de ses cadres. Quels en seront les contours ? Oui. Il s'agit d'une conférence nationale qui regroupera les cadres syndicaux de 48 wilayas devant décider des actions à entreprendre par la FNTE. La fédération décidera soit d'adresser une lettre au chef du gouvernement, soit d'opter pour une grève ou encore un débrayage sur une période donnée à raison d'un jour sur deux. La décision finale reviendra à la conférence nationale. Vous dénoncez la nouvelle grille des salaires, pourquoi ne pas adhérer à l'appel à la grève lancé par les syndicats autonomes ? Non, nous ne soutenons aucun autre syndicat. Nous avons des positions qui nous sont propres, ils ont les leurs. Nous avons élaboré un statut particulier que nous avons présenté en juillet dernier lors d'une conférence nationale. Jusqu'à ce jour, le ministère refuse d'étudier ce texte. A la différence des autres syndicats, la FNTE a pris sur elle l'initiative de confectionner un texte de statut particulier émanant de la base, à commencer par les sections syndicales, où plus de 400 enseignants et cadres ont participé à l'élaboration de ce texte qui a été distribué au niveau des 48 wilayas. Les autres syndicats, il est vrai, n'ont pas les moyens, mais il faut le dire, nos visions divergent et même nos démarches.