Son art, pratiquement méconnu en Algérie, consiste à réaliser des ouvrages en miniature, à l'intérieur des bouteilles. Son dernier chef-d'œuvre est une brouette entassée d'ordures à l'intérieur d'une bouteille. Une façon à lui de dénoncer les détériorations que subit la nature... D'abord, comment s'appelle votre art ? On m'a souvent posé cette question et jamais je n'ai pu donner une réponse exacte. Il s'agit de fragments d'objets que je récupère : du carton, du papier, du bois, du plastique et bien d'autres choses que m'offre cette immense réserve naturelle. Ensuite, je fabrique en pièces détachées l'objet que j'ai envie de réaliser, en fonction bien sur d'une inspiration, puis, je monte le tout à l'intérieur de la bouteille à l'aide de ces pinces que j'ai conçues moi-même. Les artistes à Ghazaouet sont complètement méconnus. Les Bekhti, Sabri, Zoubir et bien d'autres sont talentueux, mais n'ont jamais réussi à se faire connaître en dehors de Ghazaouet. Parler de culture dans une ville où rien n'encourage à exercer des activités culturelles et artistiques parait bizarre. Il faut dire qu'à Ghazaouet, c'est le vide culturel le plus total. En somme, la ville manque cruellement d'infrastructures culturelles. Les soirées ramadhanesques doivent en principe permettre à la culture de se hisser au premier plan, avec l'organisation de différentes manifestations culturelles. A l'exception d'une soirée thématique très enrichissante, organisée par les amis du livre, récemment, et qui s'articulait sur l'histoire du théâtre algérien, aucune autre manifestation n'est à l'horizon. Et pourtant, on dispose d'excellentes potentialités artistiques qui ne demandent qu'une opportunité pour prouver de quoi elles sont capables. Que faut il faire pour redorer le blason terni ? Il est peut être temps de donner à la culture la place qu'elle mérite. Personnellement, mon seul souhait est de transmettre mon art à la génération future.