La suspension du directeur du CEM de Zekri, ayant provoqué une grève depuis la rentrée scolaire, révèle de sérieux dysfonctionnements dans le secteur de l'éducation. Vu de loin, ce mouvement de protestation lancé par l'association des parents d'élèves prête à des questionnements sur le bien-fondé d'une action qui éloigne les collégiens des salles de classe. Mais en entendant les explications des membres de l'association, on constate que le bon sens est du côté des simples citoyens, et qu'une administration comme la direction de l'éducation peut passer à côté de la plaque d'une façon spectaculaire. Avec une carrière de 23 ans d'enseignement, ayant été encadreur dans des cycles de formation, le directeur, M. Azam Mohamed, est dégradé et muté en tant qu'enseignant à Yakouren, sous prétexte de mauvais résultats. Devant la levée de boucliers des parents d'élèves, il lui est proposé le même poste de directeur dans la commune d'Aït Chaffaâ, distante à des dizaines de kilomètres. Cette sanction est plutôt une volonté d'éloignement qui suscite des interrogations. Un fait incontestable est là : le directeur a la confiance des parents d'élèves et le soutien de l'ensemble des 14 villages de la commune. « Il a remis de l'ordre dans l'établissement et enrayé certaines pratiques », disent les parents d'élèves. Le prétexte des mauvais résultats invoqué la DE ne tient pas, selon nos interlocuteurs, qui soulignent que l'actuel directeur est en poste depuis un an seulement, et que le CEM a été dirigé pendant quatre ans par un adjoint de l'éducation, « faisant fonction de directeur ». « Nous disons qu'il y a eu amélioration. C'est la première fois que le programme de l'année a été achevé à 100%, et que des cours de soutien sont organisés pendant les vacances d'hiver et de printemps », disent les parents d'élèves. « Nous voulons stabiliser l'établissement. M. Azam habite à 5 km du CEM. Il reste en poste toute la journée. Nous ne voulons pas d'un directeur à mi-temps, ou qui reste un an et s'en va », ajoute-t-on. Incompréhensible, cette décision de muter un directeur stable et intégré, de lui proposer de rejoindre un établissement de l'autre côté du massif forestier. Les parents d'élèves se disent mobilisés pour défendre les intérêts de leurs enfants. Ils veulent connaître les ressorts de la décision signée par le SG de la direction de l'éducation, et l'affectation d'un nouveau responsable « faisant fonction de directeur », venant de la commission des œuvres sociales de l'éducation.