Le Plan de développement et d'aménagement urbain (PDAU) intercommunal de Béjaïa a été présenté dimanche dernier dans sa deuxième phase par son concepteur, le bureau d'études Axxam, devant un parterre de rares élus, représentants de l'administration et journalistes en présence aussi du représentant du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Naït Sâada. Ce PDAU, regroupant les sept communes de Béjaïa, Tichy, Boukhelifa, Tala Hamza, Oued Ghir, El Kseur et Toudja, est proposé sous le générique de « Béjaïa, un portail de l'Algérie sur le monde ». Ambitieux, son caractère intercommunal est voulu pour « substituer la coopération à la concurrence » entre ces communes qui se tournent le dos et dont la pauvreté, à l'exception du chef-lieu, les empêche de résoudre leurs problèmes. « Souvent, la solution à un problème d'une commune se trouve dans la commune d'à côté », soutiennent les concepteurs de ce document qui sera débattu prochainement avec les APC concernées avant de le proposer à l'adoption, de lancer l'enquête publique et de le soumettre à l'approbation des deux ministères de l'Intérieur et de l'Habitat. Une procédure un peu bousculée, faut-il le noter, par le temps, puisque l'adoption par les assemblées communales en place est souhaitée par la direction de l'urbanisme pour avant l'échéance électorale du 29 novembre prochain. Il est vrai que les nouvelles majorités locales qui sortiront du prochain scrutin pourraient remettre en cause le travail effectué. « Béjaïa et ses satellites sont obligés de se faire des compromis les uns aux autres pour réussir là où une commune échoue », préconise le bureau d'études. A chacune ses contraintes. On estime pouvoir soulager le chef-lieu de wilaya de son écueil foncier par cette « expansion » et faire profiter le reste des communes de ses atouts. Le « compromis » est voulu, entre autres, avec l'APC de Oued Ghir qui conteste la réalisation d'un centre d'enfouissement technique sur son territoire comme le préconise ce PDAU. Un centre que l'on a compté, pour le caractère industriel qu'on lui voue, parmi les investissements économiques proposés au côté d'un palais des expositions (Iryahène), un palais des congrès (sur le site de la caserne des 4 Chemins), un palais des sports (Tala Hamza), 1000 ha pour l'industrie cinématographique (Boukhelifa). Oued Ghir trouvera bénéfice, entre autres, dans le marché de fruits et légumes de gros, le complexe ferroviaire et une zone de stockage et entreposage (Taourirt Larbâa) qu'on suggère de créer. Avec Tala Hamza elle est prédestinée à former une « zone polyvalente », une sorte de trait d'union entre les deux zones qui l'entourent. La zone de Toudja-Boukhelifa formera une zone naturelle de loisirs et de récréation à travers ses espaces forestiers tandis qu'El Kseur fait figure de pôle industriel, la côte-est d'une zone à vocation touristique de moyen standing et la côte-ouest destinée pour le tourisme haut de gamme. Le tout s'articulera autour d'un pôle de commandement qu'est la ville de Béjaïa où il faudra valoriser les activités ludiques et touristiques et le commerce, y ériger un CBD (central business district), prendre en charge les quartiers spontanés, etc. Au chapitre de la circulation, le plan recommande de contourner la ville de Tichy, d'élargir et de moderniser les RN75 et 24, réaliser deux voies bordant la Soummam et une rocade à partir du campus d'Aboudaou jusqu'à la RN24 à Ighil El Bordj avec des pénétrantes, réaliser des gares intermodales à El Kseur et Béjaïa, un tramway et trois lignes de téléphériques, des instituts de formation, des hôpitaux spécialisés, des parcs de loisirs dont un océanographique, déplacer le pipeline et le gazoduc,…. Réaliste ce PDAU ? En tout cas, pour M. Naït Sâada, il traduit l'engagement des différents services de le mettre en œuvre, une fois approuvé.