Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a rejeté hier la nouvelle grille indiciaire, élaborée, selon ce syndicat, de manière unilatérale. Ainsi, considère-t-il, que « l'augmentation des salaires annoncée par le gouvernement n'a pas levé le blocage des salaires », dont la détermination, selon le CLA, « n'a pas fait l'objet de négociations ». Le CLA considère aussi que « la grille ne fait aucune mise à jour du pouvoir d'achat, elle ne réhabilite pas les qualifications ». Pour ce syndicat, « la colère des salariés n'est pas le fruit de l'agitation des syndicats, elle est alimentée surtout par l'injustice dans la mauvaise répartition des revenus de la nation ». « L'Etat continue à déterminer politiquement le salaire à l'extérieur de la sphère de négociations et en dehors de toute logique de développement économique et social », regrette le CLA. Le Conseil des lycées d'Algérie suggère d'aller vers une mobilisation unitaire de tous les salariés dans le cadre de l'intersyndicale afin d'éviter la dispersion et de déterminer de manière négociée le contenu de la plateforme et la forme de protestation. Ce syndicat vise comme objectif : arracher un salaire décent pour tous et une véritable valorisation de carrière de tous les salariés de la Fonction publique. Le CLA estime qu'il est urgent de faire appel aux états généraux de l'éducation pour établir un plan de campagne d'information en direction des salariés de l'éducation et élaborer la plateforme revendicative. Parmi les revendications du CLA, l'augmentation uniforme du salaire de base actuel à 10 000 DA pour tous, l'augmentation du salaire plancher au- dessus du SNMG, l'indexation des retraités à toute augmentation dans la Fonction publique, et la hiérarchisation salariale selon la qualification et l'expérience professionnelle. Pour sa part le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) de dénonce lui aussi cette grille des salaires décidée, selon lui, par le gouvernement et l'exclusion des syndicats autonomes. En effet, le SNPSSP considère que cette grille des salaires « ne répond pas aux attentes des fonctionnaires ni aux engagements pris par les pouvoirs publics pour une Fonction publique moderne et attractive », souligne le Dr Yousfi, président du syndicat, dans un communiqué parvenu à notre rédaction en constatant que le praticien spécialiste se retrouve avec le tiers du salaire de ses confrères voisins tunisiens et marocains. Cette situation, prévient le SNPSSP, va engendrer une démobilisation des praticiens spécialistes et les dissuader d'embrasser une carrière dans le secteur public pour aller vers d'autres secteurs mieux rémunérants. L'augmentation annoncée « n'est qu'un leurre du fait que les plus importantes indemnités de salaire (ISG et ICR) ont été supprimées du régime indemnitaire et diluées dans le salaire de base », selon le syndicat des praticiens spécialistes. Le syndicat demande ainsi l'intervention du président de la République pour la révision de cette grille des salaires et lance un appel à tous les syndicats pour se réunir afin d'asseoir une stratégie commune, car le syndicat est convaincu que seule une action commune dans le cadre d'une coordination ou confédération de tous les syndicats autonomes est garante de la défense d'une Fonction publique forte. Djamila Kourta , Rabah Beldjena