La Fédération internationale des journalistes (FIJ) vient d'apporter son soutien au mouvement de protestation des journalistes français prévu le 5 octobre prochain et s'inquiète de la dégradation de la liberté de la presse en Europe. La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la FIJ participera à la réunion des syndicats français le 4 octobre prochain, car « ce qui se passe en France est grave », a déclaré Aidan White, le secrétaire général de la FIJ. « Nous voyons se rejoindre les démons de l'ingérence politique, de l'autocensure, de la concentration des médias et de la précarité dans la profession pour aboutir à un journalisme véritablement malade », a-t-il affirmé dans un communiqué. La FEJ exhorte le gouvernement à dialoguer avec les syndicats dans leurs demandes pour un statut juridique des équipes rédactionnelles et l'inclusion d'une charte d'éthique dans la convention collective. La FEJ déplore par ailleurs, selon l'APS qui a rapporté l'information, que « malheureusement cette situation n'est pas spécifique à la France » et appelle tous ses syndicats membres à faire prendre conscience aux citoyens européens que « le journalisme est actuellement en danger ». Ce sera le message qui sera diffusé dans toute l'Europe lors d'une journée d'action commune le 5 novembre : « Debout pour le Journalisme-Stand Up for Journalism », précise la puissante fédération. A l'appui, la fédération des journalistes fait état des pressions auxquelles font face les journalistes « partout en Europe » : « Pressions économiques et politiques, marchandisation de l'information, autocensure, précarité, non-respect du principe de protection des sources. » Estimant qu'« un journalisme malade, c'est la démocratie en danger », la FEJ cite quelques exemples des atteintes à la liberté de la presse en Europe. En Slovénie, qui assure la présidence de l'UE à partir du 1er janvier prochain, plus de 400 journalistes ont signé une pétition et protestent contre un gouvernement qui porte atteinte à la liberté de la presse et pratique la censure politique. Au Portugal, le gouvernement vient d'adopter une loi qui limite la protection des sources et les droits d'auteur des journalistes. En Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark, des journalistes ont été traduits en justice et même parfois emprisonnés pour avoir refusé de révéler leurs sources. Dans la plupart des nouveaux pays membres de l'Union européenne, une majorité de journalistes est contrainte d'accepter des contrats de travail précaires ou faussement « indépendants » dans un marché des médias dominé par une poignée de sociétés de l'Europe de l'Ouest.