Le 24 octobre 2003 a été décrété «Journée mondiale de soutien à la liberté de la presse en Algérie». Plusieurs représentants de partis politiques, d'ONG et de nombreuses personnalités ont répondu à l'appel de la Fédération internationale des journalistes pour assister au rassemblement de solidarité avec la presse algérienne organisé, hier, à l'IPC (International Press Center) au coeur du quartier européen. Aiden White, secrétaire général de la très puissante et très influente FIJ (plus de 500.000 journalistes affiliés) a dans un point détaillé relaté ce qu'il appelle le «calvaire» vécu par la presse privée algérienne. Il a décrit les différentes étapes coercitives que le pouvoir algérien franchit «régulièrement et méthodiquement» pour «éliminer les titres qui dérangent le discours officiel». Revenu d'Algérie où il a séjourné pendant l'apogée de la crise entre plusieurs publications et l'Exécutif d'Ouyahia, Aider White visiblement ému et bouleversé par la manière «brutale», «inappropriée» et n'ayant rien à voir avec «un pouvoir civilisé» avec laquelle ont été malmenés Mohamed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin et Fouad Boughanem, responsable du Soir d'Algérie ainsi que plusieurs autres journalistes, le patron exécutif de la Fédération internationale des journalistes a soumis à l'approbation plusieurs propositions de riposte. Il a été retenu le principe de transmettre, en urgence, des invitations aux éditeurs des titres harcelés, au secrétaire général du SNJ, au responsable du Comité d'éthique et de la déontologie ainsi qu'à plusieurs autres journalistes. Cette délégation sera reçue par Romeno Prodi, président de la Commission européenne, en fait, le gouvernement de l'Europe), M. Pot Coy, président du Parlement européen ainsi que par les responsables des groupes parlementaires de la prestigieuse représentation parlementaire européenne. Elle aura aussi -la délégation de la presse algérienne- à informer d'autres parlements et exécutifs nationaux du véritable plan de liquidation auquel elle fait face. Le 24 octobre dans l'après-midi, une tribune sera spécialement dressée en l'honneur des journalistes venant d'Algérie. A cette occasion, ils s'adresseront à un auditoire plus large. Des émigrants des différentes universités du Royaume, des étudiants et la plupart des représentants des ONG de défense de la liberté de la presse et des droits de l'Homme seront conviés à écouter le rapport des praticiens de l'information en Algérie. D'autres actions ont été retenues et inscrites dans l'agenda de Stefania Bork, responsable de la prestigieuse division projets de «journalistes @ your service, un réseau regroupant la plupart des ONG de défense de la liberté de la presse dont la FIJ, l'API (Association de la presse internationale), les très écoutés syndicats belges (néerlandophone ou francophone), allemands, britanniques et américains. Stefania Bork est chargé par le réseau mondial de coordonner la «Journée mondiale de soutien à la liberté de la presse en Algérie» dont le cérémonial solennel débutera à Bruxelles le 24 octobre prochain. Cette initiative rendue publique, hier, est, il faut le relever, une décision d'une importance capitale. C'est en effet exceptionnel qu'une journée soit exclusivement réservée au soutien à la presse d'un seul pays. Plusieurs représentants du mouvement associatif et de partis politiques algériens ont saisi cette opportunité pour prendre la parole et dénoncer qui «les accointances criminelles de Bouteflika avec l'islamisme radical d'Abassi Madani et Ali Benhadj» (Houria Ouaddah, architecte, militante de la Zone III FLN) qui «les assassinats de plusieurs jeunes en Kabylie pour simplement avoir manifesté» qui les «propos irresponsables et dangereux de Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur». Il a été décidé aussi la mise sur pied du comité de soutien aux libertés, section Bruxelles.