Après le drame de la cité Békira, où un conteneur s'est détaché du plateau du camion et heurté une voiture faisant un mort, il y a quelques mois de cela, de nombreux accidents se sont produits par la suite dans la wilaya de Constantine. Les conteneurs sont souvent posés sur le plateau du camion sans attaches, ou attachés uniquement par des chaînes. Ainsi arrimés, ils représentent un réel danger, si on estime à plus de 1 000, les semi-remorques transportant les conteneurs à travers la wilaya. Devant cette situation, et depuis 2005, de nouvelles dispositions du code de la route sont pourtant entrées en vigueur : elles prévoient le retrait immédiat du permis de conduire pour tout chauffeur de semi-remorque transportant un conteneur sur un plateau non équipé de verrous d'attache. Plusieurs transporteurs se sont équipés de ces verrous, appelés communément « twist locks », « mais nombre de ces verrous d'attache ne sont pas conformes », nous dira un transporteur de la région. « Ils sont toujours simplement destinés à berner les organismes de contrôle », ajoutera-t-il. Un responsable de la direction des transports nous dira, à ce propos, qu'un texte émanant du ministère des transports stipule que « tout véhicule destiné au transport des conteneurs doit être équipé d'un système d'ancrage des pièces de coins, homologuées par les services concernés, toute autre fixation par calage ou sangles est strictement interdite ». On a appris également que tout verrou d'attache, censé être placé sur un plateau transportant des conteneurs, doit être muni d'un certificat de conformité délivré par les organismes de contrôle. Ceci dit, il semblerait qu'en réalité toutes ces dispositions sont loin d'être respectées par les transporteurs de la région qui, de l'aveu même de certains d'entre eux, continuent à sillonner les routes en utilisant des verrous d'attache non conformes, ou tout simplement en procédant au calage des conteneurs au motif de l'indisponibilité des « twist locks » sur le marché, ou bien en raison de leur prix jugé trop excessif.