Le constat émane du ministère du transport : en Algérie, la route tue autant, sinon plus que le terrorisme. Hier, un accident est survenu à El-Kseur dans la wilaya de Béjaïa. Un conteneur s'est renversé sur un minibus, faisant 3 morts et 14 blessés. En octobre dernier, le tronçon de route reliant Béjaïa à El-Kseur a été le théâtre d'un grave accident : une collision entre un autobus de transport de voyageurs et une Renault Express. Bilan : 4 morts et 8 blessés. Ainsi, les chutes de conteneurs sont devenues un phénomène très récurrent en Algérie. Pas plus tard que dans la nuit de lundi à mardi derniers, un conteneur s'est détaché d'un camion à Ben Aknoun, sans faire de dégâts fort heureusement. En novembre 2002, durant le mois de ramadan, un accident similaire est survenu à Dély-Ibrahim (Alger). Un conteneur, mal attaché, s'est écrasé sur un véhicule de transport de voyageurs, causant la mort de 6 personnes et des blessures à 12 autres. Ainsi, les routes algériennes sont parmi les plus meurtrières au monde avec une moyenne de 13 à 14 morts par jour. Selon les services de la Protection civile, en 2003, Alger s'est adjugé le triste record de la wilaya ayant enregistré le plus grand nombre d'accidents de la route. Pas moins de 138 morts et 4 198 blessés durant la période allant du 1er janvier au 30 novembre 2003. Le plus grand nombre d'accidents est survenu sur les autoroutes de la wilaya d'Alger. Aussi la RN5 reliant Alger à Constantine et la RN4 reliant Alger à Oran sont qualifiées de “tronçons de la mort”. Pour l'année dernière, selon un responsable de la gendarmerie, le nombre d'accidents était de 1 899, soit une moyenne de 16 accidents par mois, a estimé dernièrement un officier de la Gendarmerie nationale. Par ailleurs, pour les services concernés, le facteur humain représente 71% des causes de l'augmentation du nombre d'accidents. Parmi ces causes, les dépassements dangereux, la vitesse excessive, la conduite en état d'ivresse, le manque d'entretien du véhicule, la vétusté du parc roulant, etc. Le plus dramatique est nonobstant les campagnes de sensibilisations lancées çà et là par les autorités que le nombre d'accidents ne cesse d'augmenter. Faut-il pour autant se résigner à la fatalité ? Non. Il y a lieu pour la tutelle, c'est de sa responsabilité, d'imaginer de nouvelles solutions, autres que celles appliquées jusqu'à maintenant, pour endiguer un phénomène qui devient franchement inquiétant. A. C.