La première des inquiétudes suscitées par le projet WMZ de Oued Amizour-Tala Hamza concerne les risques de contamination par les retombées physiques, en ce sens que la production de zinc et de plomb consiste premièrement à écraser et à broyer la roche extraite à des particules de taille standard ensuite à séparer le minerai. Ce procédé, dit de flottation, laisse derrière lui des piles de déchets de roches et aussi des millions de tonnes de boues appelées résidus (tailings) qui sont autant de sources de contamination. Des fuites de plomb, de zinc, d'arsenic et de cadmium se produisent depuis les résidus vers les eaux de surface et les eaux souterraines causant la contamination des puits d'eau, des ruisseaux et des rivières environnantes. De plus, les vents, à chaque fois qu'ils se lèvent, emportent les particules fines de métaux contenues dans la poussière et les bassins de stockage de résidus ou dans l'air pour contaminer les régions voisines de l'activité minière. Nous n'en sommes pas encore là mais, concrètement, sur le site de Tala Hamza, il va y avoir, sitôt la phase d'études terminée, une mine souterraine de près de 500 mètres de profondeur avec une ouverture. La roche brute va être extraite puis transportée à la surface. Cette matière première va être traitée dans une usine qui sera réalisée sur place. Il faudra extraire le zinc et le plomb puis les séparer par des procédés chimiques complexes en utilisant des produits chimiques très dangereux comme l'acide. A côté de cette usine sera réalisé un site de stockage de déchets qui sera une sorte de grand lac à ciel ouvert de près d'un kilomètre carré plein de boues contaminées. Autre danger, les concentrés de zinc et de plomb seront transportés de l'usine vers le port de Béjaïa en utilisant un mode de transport qui sera déterminé ultérieurement. D'ores et déjà, on sait que ce sera, soit le pipeline, soit le camion. Quel que soit le mode de transport choisi, l'opération comporte des risques de pollution et de contamination très élevés pour les populations et la région . Il existe en outre un risque à long terme mal cerné pour les propriétés en surface. Il provient des dizaines de kilomètres de galeries souterraines qui seront creusées. L'Algérie ne dispose pas encore d'une législation et des normes techniques contraignantes faut d'expérience dans ce domaine. Le risque environnemental n'en est que plus grand. D. A., E. K. I