Après le silence sur la réunion de préfets le 12 septembre chez le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, deux d'entre eux ont levé un coin de voile sur cette rencontre place Beauvau. Le préfet de Haute-Garonne, Jean-François Carenco, s'est entendu dire qu'en matière de reconduite à la frontière, le compte n'y était pas. Il a expliqué pourquoi son objectif chiffré de 612 expulsions (le même qu'en 2006) est difficile : « Nous perdons environ 10% des cas devant le tribunal administratif et le juge des libertés. Dans 40% des cas, nous sommes confrontés à des problèmes de laisser-passer consulaires ». Selon le journal 20 minutes, il a même ajouté qu'il se refusait à intensifier les interpellations. Le préfet de Gironde, Francis Idrac, quant à lui, a indiqué que si la Gironde n'a pas atteint son objectif fixé à 600 expulsions, comme l'an dernier, ce chiffre « a été multiplié par deux en trois ans ». Ce « retard » serait expliqué par l'entrée des Bulgares et des Roumains dans l'Europe qui, selon les associations, représentaient 30% des sans-papiers et la libération d'une vingtaine de clandestins cet été au centre de rétention administrative.« Nous allons nous employer à revenir à un rythme conséquent », a déclaré le préfet. De fait, les associations de soutien aux sans-papiers ont ressenti ces derniers jours une intensification des contrôles et des mises en rétention des sans papiers.