Pour les 300 collégiens transférés cette année du CEM El Akid Si M'hamed, à Aïn Bessem, vers le nouveau CEM de Sidi Yahia en zone rurale, la rentrée scolaire a été complètement fichue, selon deux parents d'élèves rencontrés hier à Aïn Bessem. Ce transfert, jugé arbitraire par les parents d'élèves, a été fortement contesté par eux l'année dernière au point qu'ils envisagent une année blanche. C'est seulement vers les deux derniers mois que les responsables ont cédé dans le bras de fer qui les opposait aux parents concernés. Ces derniers, qui ont toujours motivé leur refus d'envoyer leurs enfants dans un établissement aussi éloigné et isolé, ont repoussé aussi loin que possible leurs inscriptions pour l'année en cours. Certains, comme Salem, ont décidé de garder leurs filles à la maison. « J'ai deux garçons et deux filles. J'ai inscrit les deux garçons tout récemment, mais je refuse de le faire pour les filles. Je l'ai dit au directeur de l'éducation l'année dernière que je sacrifierai celles-ci si on m'obligeait à les envoyer dans ce CEM.Cette année, c'est fait. Que les responsables assument… », déclarait-il sur un ton menaçant.Son camarade M'hamed déclarait qu'il n'était pas le seul parent à interdire à ses filles la fréquentation de ce collège. Beaucoup d'autres auraient, selon lui, pris la décision d'interrompre la scolarité de leurs filles. Natifs de Djemâa, une localité éloignée de 7 km du nouveau CEM, Salem et M'hamed prévoient les pires difficultés qui résulteront de l'absence de transport scolaire : « L'APC va faire appel aux transporteurs publics qui accepteront les premiers mois, mais avec la lenteur qui caractérise l'administration. Pour ce qui est des paiements, ils finiront par abandonner. »Aussi avons-nous tenté de joindre la direction de l'éducation par téléphone pour en savoir plus sur la situation prévalant du CEM en question. En vain.