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Exposition. Octogonale 70 au musée du hamma
Le moi, le nous et l'ici
Publié dans El Watan le 04 - 10 - 2007

Exposition magnifique que celle de ces huit peintres représentatifs d'une génération. Et, à travers leurs œuvres, l'occasion d'une réflexion sur l'art algérien.
L'exposition que le Musée national des beaux-arts d'Alger consacre, en ce moment, à huit personnalités de notre art contemporain, peut s'appréhender par le souci constant qui nous tenaille d'amener à une compréhension de l'art algérien, si difficilement définissable de nos jours encore. La décennie 1970-1980 a constitué, de ce point de vue, une des nombreuses plaques tournantes. Les grandes tendances de l'art algérien, depuis Racim et les années 1950, s'étaient développées par des écritures qui visaient à faire admettre une algérianité picturale puisée autant dans cette tradition musulmane (calligraphie arabe, enluminure populaire d'esprit oriental…), qu'à travers une mutation de la lettre arabe ou berbère vers le signe et le symbole, en vue d'établir un art à la fois identitairement recevable, et nanti de cette modernité qui s'adapterait aux recherches universelles du moment. La décennie pourrait donc être définie comme celle de l'émancipation, de l'individualité au sein du groupe, du droit à d'autres horizons. C'est dans ce contexte particulier que nos huit artistes, Alleg, Bourdine, Chegrane, Djemaï, Hakkar, Oulhaci, Sellal et Zoulid, vont à la fois émerger et évoluer. Leurs notices biographiques sont à cet égard, particulièrement explicites. Loin de reproduire les modèles précédents qui accordaient une place importante à l'historiographie et au cheminement de l'individu, celles-ci se construisent autour d'éléments, laconiquement présentés, relatifs à la formation et aux diplômes, laissant en revanche une large place aux « participations », expression qui n'est point vaine : exister en art, c'est exister avant tout par des actes qui « socialisent » l'artiste dans une dynamique à laquelle il serait risqué d'échapper. Le temps de la pratique d'un art en solitaire est bien révolu. L'insertion au groupe apparaît d'emblée comme la démarche adéquate, dans cette quête qui revendique autant l'affirmation de soi que l'intégration de ce « moi » aux grandes ébullitions de ce monde artistique qui aspire à une dimension planétaire. En général, le groupe existe lorsqu'une cohérence quasi-naturelle s'établit entre des personnes généralement contemporaines que des aspirations similaires réunissent autour de mêmes préoccupations ou chantiers. Le groupe en tant qu'ensemble homogène pourra naître lorsque se crée une véritable cohésion dans la démarche. Précisons toutefois que l'art algérien a connu, à certains moments de son évolution, des similitudes d'écritures qui n'ont pas abouti à des formations de groupe. Les années 1950 ont ainsi vu émerger des artistes qui s'exprimaient par le biais de certaines graphies, chromatismes et thématiques apparentés, mais il serait difficile d'affirmer qu'ils appartiennent à un même groupe, tant leurs productions diffèrent quant à l'esprit. Inversement, des démarches a priori très personnelles peuvent conduire à une identification forcenée à un groupe : ce fut le cas pour les Sebbaghine dans la décennie 1990.
D'autres univers artistiques
Dans son acception sociologique, le groupe est plus simplement déterminé par l'appartenance à un même espace temps, géographique et humain. Relativement à ces définitions, notre sentiment est que nos huit artistes restituent quelque peu ces cas de figure. L'acquisition d'un cursus académique au sein des mêmes institutions, la participation aux mêmes grands chantiers, l'implication aux mêmes évènements de groupe, y compris un certain penchant pour une indépendance marquée à l'égard de certaines institutions officielles par trop pesantes, apparaissent au premier abord comme les facteurs déclenchants d'expressions à la fois proches et personnelles, algériennes parce que nécessairement identifiables, dotées cependant de cette autonomie singulière sans laquelle l'acte de création n'existe pas. A l'origine, il apparaît en effet que la formation et les maîtres aient déterminé, sinon imprimé, des influences et référents esthétiques partagés qui se sont, pour certains, institués en réflexes. Il serait ainsi inconvenant de ne point percevoir en Chegrane, Bourdine, Hakkar, l'ombre de celui qui institua à l'Ecole des beaux-arts un enseignement dont il fut dit, tour à tour, bien et mal. A travers ses disciples et ses admirateurs, le maître Issiakhem devait initier une manière, érigeant une vision de l'art toute personnelle en une tradition qui fit son chemin. D'autres maîtres, tel Mesli, devaient, à leur corps défendant, transmettre certains dogmes picturaux qui ont favorisé des écritures plastiques reconnaissables parfois chez certains artistes, en particulier dans le dessin. L'apprentissage du métier prodigué par la société des Beaux-Arts suggère, quant à lui, des formules techniques que certains de nos artistes semblent avoir adoptées en les intégrant dans une interprétation toute personnelle, souvent itérative. La peinture latino-américaine des années 1960, qui traduit un attachement aux héritages populaires, ne laissera pas indifférente la génération 1970, et va susciter, en différents pays, la naissance d'idéologies plastiques centrées sur l'usage du signe et du symbole. Ainsi, l'ascendant exercé par l'école Aouchem a puissamment contribué à donner naissance à un répertoire iconographique codifié, permettant des interprétations infinies : de Hakkar à Djemaï, l'univers senti ou consenti de l'alphabet berbère, donne lieu aux mêmes graphies hiéroglyphiques, aux mêmes prestations émaillées de velléités identitaires, parfois même à des compositions que seule une empreinte émotionnelle identifie. L'appartenance à une même génération et à une même mémoire culturelle semble également avoir largement influé sur la convergence de certains contenus. Ainsi, la référence, dans un espace, souvent en deux dimensions, à l'homme, réduit à sa seule silhouette, demeure une des caractéristiques de cette génération marquée à la fois par une tradition de l'espace dépouillé et algébrique et par la glorification du fait historique passéiste. Cette perception figée de l'humain illustre, à notre sens, cette conception d'un homme comme élément du cosmos, rarement acteur en devenir, quelquefois repéré à travers l'expression d'un regard ou d'un vêtement. Enfin, le contexte politique et économique a influé notoirement sur les parcours, allant quelquefois jusqu'à déterminer l'usage privilégié de telle ou telle technique qui s'élabore à travers l'activité métier exercée au sein de la société nationale, de l'usine ou de la maison d'édition. Il arrive aussi que la découverte d'autres univers artistiques suscite des écritures plus originales et mieux senties. Ainsi, chez Zoulid, ce penchant pour les belles formes qui expriment une conception classique du dessin, certainement acquise à l'Ecole des arts décoratifs, ou chez Djemaï, le goût pour des compositions dont l'ordonnancement et la palette ne sont pas sans évoquer certains impressionnistes. Ou encore, chez Sellal, l'aptitude prononcée pour la mise en scène d'un bestiaire onirique. Reste à nous interroger sur le fait de savoir, au-delà des sources et influences évoquées qui nous aident à mieux les cerner, si la préoccupation de ces artistes est encore de définir un langage prônant une esthétique algérienne ou plutôt de se fondre dans la mouvance d'un art dit universel, ou bien alors de s'inscrire résolument à l'avant-garde d'une nouvelle définition de l'art. Au vu du corpus de l'exposition, fondé sur le libre choix par les artistes des œuvres, échelonnées des années 1970 à nos jours, il apparaît qu'une identité territoriale plutôt que nationale semble avoir pris place, éludant le discours revendicateur. Le souci de l'heure serait plutôt la reconnaissance, en Algérie et à l'étranger, de la personnalité propre, de la puissance créatrice, des référents dans leurs dimensions multiples et, comme chez Oulhaci, d'une démarche émotionnelle intense puisant son éloquence de l'être-même de l'artiste. Cet art pourrait donc se définir comme une quête non plus vraiment orientée vers des esthétiques nouvelles et renouvelées, arguant du droit de pouvoir témoigner de son appartenance à la communauté humaine dans toute sa diversité et dans son rapport quotidien à l'histoire.
*Le présent article de la conservatrice du MNBA est puisé du catalogue de l'exposition. Titre original : « Réflexions à propos d'une génération d'artistes ». Ouvertue : du samedi au jeudi de 9 h à 16 h, durant le Ramadhan.
Aux collectionneurs de Farès
Pour sa prochaine exposition consacrée au peintre Farès Boukhatem et programmée en novembre, le MNBA lance un appel aux collectionneurs privés détenant des œuvres de cet artiste, en vue de contribuer par des prêts à la manifestation. Le prêt d'œuvres aux musées préserve les droits des collectionneurs, y compris celui de l'anonymat quand ils le désirent. Le transport, la manipulation et la restitution des œuvres sont en outre assurés par des professionnels.


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