Esthétique n «Art et Révolution» est l'intitulé de l'exposition qui se tient au Musée des Beaux-Arts dont le vernissage est prévu pour aujourd'hui. Inscrite dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», l'exposition, qui s'étale sur un mois, regroupe un certain nombre d'œuvres d'artistes engagés d'horizons différents. «Elle réunit près de quarante artistes contemporains aussi bien algériens qu'étrangers», a déclaré Yasmina Kada, responsable de communication auprès du musée. Parmi les artistes algériens on peut citer Arezki Zerarti, Farès Boukhatem, Mohamed Khadda, Samsom. Quant aux étrangers, il y a Cheikh Kaoui Ahmed (Maroc), Kayli Nabi (Palestine), Asser Nacer (Iran), Medina (Chili)… «qui ont dit la Révolution algérienne par l'art», déclare Mme Kada. L'exposition illustre les aspects lyriques, épiques et humanistes de ces artistes qui, par leurs convictions révolutionnaires, ont adhéré artistiquement et esthétiquement à la cause nationale. Les tableaux accrochés sur les cimaises du musée constituent alors des témoignages. «Il y a des artistes qui s'expriment de cette façon, il s'agit d'un geste de révolte, de refus», a-t-elle dit. Et de reprendre aussitôt : «En fait, c'est une exposition qui rend hommage à ces artistes qui, par l'art, ont milité pour la cause algérienne. Ils ont dénoncé la colonisation et soutenu la Révolution.» Et de relever : «Le Musée national des Beaux-Arts possède un fonds important d'œuvres liées à la Révolution de Novembre», avant de rappeler que ce fonds a été constitué dès 1963, et qu'une exposition regroupant des artistes étrangers qui ont porté la Révolution dans leurs tableaux, a été organisée un an plus tard, en 1964. Cette exposition riche en émotion et en histoire révèle que «Art et Révolution» – l'un implique et signifie l'autre – constituent un mouvement artistique, et ce mouvement se nourrit par l'Histoire. Cela indique, à l'évidence, le rapport existant entre l'art et l'Histoire, un lien étroit et qui signifie que l'art, qui est en perpétuel renouvellement, est en soi engagé, qu'il est, de tout temps, et partout, une «révolution», une réaction cultivée en faveur de la liberté, de l'émancipation et de bien d'autres valeurs relatives à l'humanisme. Il est aussi une quête de nouveaux modèles d'esthétique et de charges thématiques. Il est enfin à souligner que cette exposition s'ajoute à celles consacrées à Boumehdi, une famille de céramistes, «Alger vue par Bounaboura, Racim, Zmirli et Samsom» et à une exposition consacrée à la génération d'artistes algériens des années 1970 pour constituer, en somme, et selon Dalila M'hamed Orfali, directrice du musée, «un hommage à l'Algérie à travers une ville, une famille, une génération et un événement important de l'histoire récente de l'Algérie». Et d'ajouter : «Il va sans dire que les deux autres expositions consacrées à Baya et à Temmam ont représenté pour le musée deux opportunités indéniables pouvant témoigner du travail de recherche et de publication qui correspondent, à n'en point douter, à la vocation de l'institution. Il en sera de même pour l'exposition dédiée aux artistes orientalistes et devant clôturer le programme réalisé en partenariat avec le ministère de la Culture.» l Prévue fin janvier 2008, l'exposition dédiée aux peintres orientalistes du XIXe siècle et consacrée à l'Afrique du Nord se tiendra dans une salle récemment réaménagée et restaurée. Il est à souligner que le Musée national des beaux-arts a lancé ces dernières années une série de travaux relatifs au réaménagement et à la restauration de salles d'exposition, et ce, selon la directrice du musée, en fonction des normes internationales de la muséologie. «Notre finalité est de rentabiliser les différents espaces pour pouvoir loger l'ensemble des fonctions normalisées d'un musée», a- t- elle affirmé expliquant : «Ce réaménagement, ayant fait l'objet d'une étude topographique détaillée, a permis d'exploiter toutes ces petites surfaces qui n'étaient pas prises en compte dans la première esquisse de restauration et de réaménagement de 1995 mais qui sont apparues au fur et à mesure que le projet avançait, comme étant des espaces exploitables pour loger des bureaux et des fonctions annexes tels que les ateliers techniques... et de regrouper les cadres par fonction et ce, par souci de rentabilité.» Et de conclure : «Le musée se propose en 2009 de rouvrir au public l'ensemble des espaces d'exposition, d'animation et de loisirs de même qu'il projette de réhabiliter d'autres espaces pour y abriter les différentes fonctions du musée.»