Les travailleurs d'une carrière exploitée par la société chinoise (CITIC/CRCC), chargée de la réalisation du tronçon du projet de l'autoroute Est-Ouest traversant la wilaya de Mascara, ont entamé, jeudi dernier, un mouvement de grève en signe de protestation contre « la dégradation des conditions de travail, la non-déclaration à la sécurité sociale et la non-régularisation de leur situation administrative ». En effet, le mouvement de protestation des travailleurs fait suite à un accident de travail dont la victime est un ouvrier, K. Belehouel, 46 ans, qui a été broyée, dans la matinée de jeudi dernier, par une machine de concassage au niveau de la carrière sise à la localité Rouadjaâ, relevant de la commune de Froha, à 10 km du chef-lieu de Mascara. Selon les travailleurs contestataires, cet accident a causé de graves blessures à leur collègue qui a été évacué en urgence vers le secteur sanitaire de Ghriss avant d'être, vu la gravité de ses blessures, transporté au CHU d'Oran où il se trouve sous surveillance médicale. Pour les 55 travailleurs de la carrière exploitée par les Chinois, l'accident de travail de leur collègue n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. Quelques heures après cet accident, des représentants des travailleurs de ladite carrière se sont déplacés en colère à la maison de la presse Bakhti Benaouda de Mascara pour informer et dénoncer « la mauvaise situation vécue au sein de la carrière des Chinois et la non-prise en charge des travailleurs en matière d'assurance ». « Depuis notre recrutement, nous travaillons sans être assurés et sans contrat de travail. Grosso modo, nous exerçons au sein de cette entreprise au noir », dira un employé. « Personne ne peut réclamer ses droits de travail, de peur d'être jeté à la rue et remplacé par un autre », lancera un autre. Selon eux, l'entreprise a fait, dernièrement, l'objet de la visite des agents de l'inspection du travail qui se sont rencontrés avec les responsables de ladite carrière au sujet de la situation administrative des travailleurs, mais « rien n'a filtré sur les résultats de la discussion ». Parallèlement, les représentants des travailleurs n'ont pas hésité à signaler que les responsables de la carrière exigent des employés d'acheter leurs combinaisons de travail avec leur propres argent, « chaque ouvrier doit payer 1000 DA pour avoir sa combinaison de travail ». Devant cette situation, les travailleurs protestataires, choqués par l'accident vécu par leur collègue, demandent, purement et simplement, la régularisation de leur situation sociale et administrative avec la société chinoise.