Le verdict de l'affaire opposant la société chinoise Citic-CRCC à ses employés algériens à Bouira sera rendu, ce mardi, au tribunal de M'chedallah, dans la wilaya de Bouira. L'affaire remonte au mois d'octobre 2009, lorsque les employés algériens de la société chargée de la réalisation de la partie de l'autoroute Est-Ouest située entre Bordj Bou Arréridj et la frontière marocaine ont déposé plainte contre les responsables chinois pour réclamer leurs droits. Les employés ont également saisi le président de la République par une lettre dans laquelle ils décrivent les conditions de travail difficiles des ouvriers. La correspondance est restée lettre morte. Selon Djamel Kaci, porte-parole de la section syndicale de la société, « plus de 200 employés sont au chômage depuis plusieurs mois, car ils avaient signé de faux contrats de quelques semaines. Certains avaient des contrats d'une semaine, ce qui est illégal ». En plus des conditions pénibles, les travailleurs se plaignent aussi de ne pas avoir touché les primes de risques, celles des fêtes religieuses et nationales ainsi que les indemnisations suite à l'arrêt des travaux décidé par la société. Car suite à des conflits de paiement entre la société en question avec l'Agence nationale des autoroutes (ANA), les travaux ont été gelés sans que les travailleurs soient indemnisés. A ce propos, le porte-parole indique que « tout ce qui entoure les fonds du groupement chinois est louche, puisque nous ne sommes pas les seules victimes de leur non-respect des clauses du contrat, les sous-traitants, aussi, réclament le versement de leur dû. » Il est à rappeler que le groupement Citic-CRCC avait décroché, en 2006, les contrats de réalisation de deux tronçons d'une longueur totale de 600 km de l'autoroute Est-Ouest pour plus de 6 milliards de dollars.